Repositionnement vis-à-vis de l'Etat et reconfiguration technique de ses dispositifs de formation sont les principaux objectifs assignés à l'Association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA), a annoncé son président Gilbert Hyvernat, le 22 septembre, devant quelque 250 directeurs de l'association réunis pour leur première convention (1).
Le repositionnement de l'AFPA vis-à-vis de l'Etat, dont le cadre sera défini par le futur contrat de progrès 1999-2003, s'exercera dans trois directions majeures, a affirmé Gilbert Hyvernat.
Tout d'abord, l'association devra s'engager dans les différents programmes de l'Etat : plan national d'actions pour l'emploi et la globalisation des aides à l'emploi, prévention et lutte contre les exclusions, emplois-jeunes. Une orientation qui s'inscrit dans la droite ligne de la volonté de la ministre de l'Emploi et de la Solidarité de voir l'AFPA devenir « membre à part entière du service public de l'emploi » et entièrement dédiée aux demandeurs d'emploi.
Ensuite, l'AFPA aura à construire une relation « nourrie et efficace avec l'ANPE » qui implique un dialogue permanent entre les deux institutions partenaires et une opérationnalité conjointe dans la conduite des objectifs.
En dernier lieu, et même si l'AFPA reste nationale dans son organisation, davantage de relations devront être nouées avec les services déconcentrés de l'Etat. Ainsi, a notamment expliqué Gilbert Hyvernat, les actions menées devront contribuer à la réalisation des objectifs de résultats définis régionalement au sein du service public de l'emploi et s'intégrer dans les plans d'actions en découlant.
Ce repositionnement doit s'accompagner d'une reconfiguration technique des dispositifs. Laquelle passe d'abord par le « développement massif de la capacité de production [de l'AFPA] en matière d'orientation ». Dès 1999, l'AFPA devra orienter 120 000 personnes et les aider à élaborer des projets de formation tournés vers les besoins de la personne au regard des emplois potentiels. Ces demandeurs seront repérés par l'ANPE et dirigés vers les centres de l'AFPA. Leurs projets devront être construits et trouver des solutions en interne, mais aussi à l`extérieur de l'AFPA, dans les organismes les plus aptes à apporter les réponses satisfaisantes en termes de réac tivité et de proximité. Ce sont 250 000 chômeurs qui pourraient être concernés en 2002-2003.
Et parce que l'AFPA doit « traiter la personne entière » et ne pas se contenter de lui offrir une formation, Gilbert Hyvernat a annoncé la signature prochaine d'un accord avec la direction de l'action sociale relatif à la prise en charge des problèmes de logement, de santé, de famille ou de transport des stagiaires en situation précaire.
Mais cette reconfiguration technique passe également par une restructuration des capacités de formation. Sachant que sur cinq ans, l'association devra avoir revu la totalité de ses formations. Pour Gilbert Hyvernat, les évolutions techniques et pédagogiques de l'AFPA, qui doit s'orienter vers les secteurs porteurs en matière d'emploi, doivent la placer résolument dans une fonction d' « urgentiste ». L'enjeu est de « faire vite et précis pour insérer dans l'emploi. C'est notre identité nationale, ce qui nous distingue des autres. »
(1) AFPA : 13, place du Général-de-Gaulle - 93108 Montreuil cedex - Tél. 01 48 78 54 48.