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Bilan du FUS : une réponse d'urgence à des situations chroniques, selon la DAS

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On savait déjà que 806 000 demandes au titre du Fonds d'urgence sociale  (FUS) avaient été enregistrées au 19 juin dernier et que 72 % des demandes traitées avaient donné lieu au versement d'une aide dont le montant moyen était de 1 600 F. Le bilan réalisé en juin dernier sur ce dispositif par la direction de l'action sociale  (DAS)   (1) et rendu public ces jours-ci, présente toutefois de plus amples informations notamment en ce qui concerne la population concernée.

Ainsi, l'étude révèle que les demandeurs ont, pour les trois quarts, entre 25 et 45 ans et sont, pour la plupart (60 %), des personnes isolées (personnes seules ou familles monoparentales). La part des couples étant néanmoins beaucoup plus importante que chez les allocataires du RMI. En outre, le document souligne que 41 % des demandeurs étaient inconnus des services sociaux, sachant que le taux de non-réponse et les interprétations variées de la question amènent à relativiser ce chiffre, précisent les auteurs. Mais il n'empêche, poursuivent-ils, que «  le FUS a été l'occasion de révéler une population importante en difficulté qui ne semble pas s'adresser traditionnellement aux services sociaux ». Cette population est pourtant très souvent sans emploi (84 %), titulaire de minima sociaux (30 % des demandeurs ont le RMI) et a, quelle que soit la nature des revenus (chômage, emplois précaires), des ressources très faibles. Près d'un demandeur sur dix est même présenté comme « démuni de toute ressource ».

Et si ce portrait d'un public ayant besoin d'une aide immédiate est sans grande surprise, plus inattendus sont les éléments qui révèlent que le FUS vient en fait répondre à une situation de « pauvreté chronique  ». Quatre demandeurs sur cinq sont en effet endettés, le plus souvent en raison du logement (loyer et charges), et 83 %allèguent « une insuffisance durable de ressources » comme ayant motivé leur demande au FUS (contre 8 % qui invoquent des difficultés d'ouverture de droits et 10 % une situation accidentelle). D'ailleurs, interrogées sur la mise en œuvre du dispositif, les DDASS ont elles- mêmes souligné « l'ambiguïté d'un dispositif initialement présenté comme une aide financière ponctuelle pour répondre à des situations exceptionnelles, et non comme complément des minima sociaux existants ». Enfin, elles ont constaté que les besoins des demandeurs étaient essentiellement techniques (argent, emploi) et qu'ils « récusaient » la démarche de réhabilitation du parcours social que préfèrent les travailleurs sociaux. Et de fait, la DAS estime que « cette démarche ne paraît justifiée que pour une fraction des intéressés ».

Rappelons que ce dispositif, d'ailleurs très critiqué par les travailleurs sociaux (2), a été remplacé, cet été, par les commissions de l'action sociale d'urgence prévues par la loi relative à la lutte contre les exclusions (3).

Notes

(1)  Eléments d'étude pour un bilan du Fonds d'urgence sociale - DAS, SESI -Juin 1998.

(2)  Voir ASH n° 2061 du 06-03-98.

(3)  Voir ASH n° 2081 du 21-08-98 et n° 2084 du 11-09-98.

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