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Mortalité infantile : moins d'inégalités sociales

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Depuis 1954, date de la première enquête de l'INSEE sur le sujet, les progrès en matière de mortalité infantile ont été spectaculaires : sur 1 000 enfants nés en France en 1995, cinq sont morts avant l'âge de un an. «  Ils auraient été cinquante s'ils étaient nés au début des années 50 », explique Quang Chi Dinh dans la dernière enquête de l'INSEE concernant ce phénomène (1). Mais «  ces vies gagnées ont-elles bénéficié à l'ensemble du corps social ? » . Les résultats de l'étude sont clairs : les inégalités sociales de la mortalité infantile s'estompent. Certes, les enfants d'ouvriers restent moins bien protégés (7,7 pour 1 000) que ceux des artisans, commerçants et chefs d'entreprise (7,2 pour 1 000), des agriculteurs exploitants (7 pour 1 000) et des employés. Quant aux professions intermédiaires (professions de santé et du social et techniciens notamment) (6,2 pour 1 000), elles se classent devant les cadres et professions intellectuelles supérieures. Mais l'écart entre les extrêmes, qui était de 63 % pour les générations 1950-1956, est de 22 % pour celles de 1986-1989.

« La prise en charge collective de plus en plus étendue des soins liés au suivi de la grossesse, à l'accouchement et à la toute première enfance » a contribué à «  la convergence remarquable » des taux de mortalité infantile, constate l'INSEE. Et ce sont les catégories sociales les plus défavorisées il y a 40 ans qui ont connu les plus fortes baisses  : - 75 % chez les ouvriers et - 80 % chez les agriculteurs. Le classement des catégories socioprofessionnelles suivant les revenus ne reflète donc plus celui fondé sur la mortalité infantile qui serait davantage expliquée par le niveau d'instruction.

En revanche, l'inégalité est plus nette entre les enfants de pères actifs et ceux de pères inactifs, ces derniers encourant «  un risque de moitié plus élevé (10,6 pour 1 000)  ». De même, «  contrairement à une idée répandue », la présence de la mère au foyer ne favorise pas la survie des enfants. Ainsi, le taux de mortalité infantile est plus faible quand la mère exerce un métier, surtout si elle est salariée. «  Rester à l'écart du monde du travail peut conduire à l'isolement des réseaux sociaux où se diffusent non seulement des informations institutionnelles sur les droits mais aussi le savoir pratique né des situations vécues », explique l'enquête. C'est également cette notion d'isolement social de la famille qui est déterminante pour comprendre les différences de mortalité entre les nationalités  : les nourrissons de parents d'origine lointaine ou d'immigration récente, maliens ou sénégalais (avec un taux de mortalité atteignant 10,7 pour 1 000), ou encore yougoslaves ou turcs (9,8 pour 1 000), creusent l'écart avec les enfants espagnols, italiens ou portugais (6,2 pour 1 000). Enfin, si l'enfant né hors mariage subit un risque supérieur de 20 % à celui d'un enfant légitime, ce handicap s'est fortement atténué. Et c'est plus le fait d'être un nourrisson non reconnu par ses parents qui est discriminant.

Notes

(1)   « Les inégalités sociales de la mortalité infantile s'estompent »  - Economie et statistique n° 314 - INSEE - 46 F.

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