Suite à l'examen de la loi relative à la lutte contre les exclusions par le Conseil constitutionnel, le 29 juillet dernier (1), la Fédération nationale des associations d'accueil et de réadaptation sociale (FNARS) (2) se déclare « globalement satisfaite », seuls « 7 articles sur 159 » ayant été censurés, et cela « sans conséquences majeures sur l'esprit de la loi ». L'association se réjouit notamment, malgré les limites posées par le Conseil, du maintien de la taxe sur les logements vacants, mesure à forte valeur « symbolique ». Mais elle déplore l'invalidation de l'article 119 faisant obligation aux préfets de « s'assurer préalablement à l'expulsion [...] qu'un hébergement est proposé aux expulsés », ainsi que la censure de l'article 17 qui prévoyait « un objectif de réinsertion dans les marchés publics ». Réclamant que ces dispositions soient réintroduites dans une prochaine loi, la FNARS rappelle qu'elle restera « attentive » à l'application du texte qui a été voté. Car, souligne-t-elle, « c'est avant tout la misère qui est anticonstitutionnelle ».
De son côté, ATD quart monde (3) juge « extrêmement regrettable [...] tout ce qui tend à rendre plus facile et irrémédiable l'expulsion sans relogement de familles entières vivant dans la pauvreté ». Un point de vue partagé par le Comité des sans-logis (4), pour qui « il est plus que temps d'inscrire le droit au logement dans la Constitution ».
En revanche, au secrétariat d'Etat au logement, on considère que la censure de l'article 119 « ne remet pas en cause les éléments essentiels de la loi qui concernent la prévention des expulsions ». Louis Besson se félicite notamment de l'interprétation donnée par le Conseil constitutionnel à l'article instituant une taxe sur certains logements vacants et de la confirmation que le droit au logement « constitue un objectif à valeur constitutionnelle ». Martine Aubry estime de la même façon, que cette décision « ne remet pas en cause l'équilibre général du texte » et a indiqué, le jeudi 30 juillet, qu'une prochaine loi sur l'habitat reprendrait le volet logement.
(1) Voir ce numéro.
(2) FNARS : 76, rue du Faubourg-Saint-Denis - 75010 Paris - Tél. 01 45 23 39 09.
(3) ATD quart monde : 33, rue Bergère - 75009 Paris - Tél. 01 42 46 81 95.
(4) Comité des sans-logis : 3-5, rue d'Aligre - 75012 Paris - Tél. 01 40 19 98 83.