En avril dernier, lors de la présentation de ses objectifs prioritaires concernant le handicap, Martine Aubry avait défendu la « légitimité » d'une « politique spécifique » en faveur des personnes handicapées (1). Une ambition accueillie avec « satisfaction » par la Fédération nationale des instituts de sourds et d'aveugles de France (FISAF) (2) pour qui il s'agit, en effet, de mettre en œuvre une politique « axée autour de la spécificité de la prise en charge, de l'adaptation aux besoins de la personne et de l'individualisation des parcours d'éducation et de formation ». Un objectif qui suppose toutefois des moyens, précise la fédération dans la plate-forme de propositions qu'elle vient de publier. Pour elle, il est notamment nécessaire de renforcer l'information en direction des parents de jeunes handicapés sensoriels et de favoriser la socialisation de ces derniers dans les lieux d'accueil ordinaires « en dotant ces structures des moyens et des compétences nécessaires ». Elle propose en outre de former les enseignants du secondaire à l'accueil des jeunes handicapés sensoriels et, surtout, de renforcer et de faire évoluer la formation des enseignants spécialisés. La FISAF souhaite, par ailleurs, que l'on dote les Cotorep de moyens humains et techniques leur permettant de promouvoir « des parcours de formation adaptés » et de « construire un réseau d'orientation » en partenariat avec les établissements spécialisés et le dispositif de droit commun. Enfin, elle propose d'instaurer un « droit de retour » vers le milieu protégé pour tous ceux qui, orientés vers le milieu ordinaire, se trouveraient en situation d'échec.
(1) Voir ASH n° 2068 du 24-04-98.
(2) La FISAF regroupe 45 associations et 65 établissements spécialisés - FISAF : 1/3, rue Georges-Pitard - 75015 Paris - Tél. 01 53 58 32 00.