Après l'annonce d'une envolée des dépenses d'assurance maladie au premier semestre, comprise entre 2,5 et 3 milliards de francs, Martine Aubry a présenté, le 6 juillet, une série de mesures d'économies d'un même montant, visant à compenser ce dérapage. Il s'agit, pour la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, de maintenir le déficit de la sécurité sociale à 12 milliards de francs et celui de la branche maladie à 5 milliards, conformément à la loi de financement de la sécurité sociale pour 1998 (1).
Seront mis à contribution, le corps médical, et plus particulièrement certains spécialistes, ainsi que l'industrie pharmaceutique. La ministre a également annoncé des mesures visant à limiter la surconsommation des médicaments (ouverture du chantier sur la réévaluation des médicaments remboursables et des discussions sur le droit de substitution des pharmaciens).
Dans le même esprit, une première liste des médicaments génériques, établie par l'Agence du médicament et comprenant 459 spécialités, vient d'être publiée (2). La prescription de ces médicaments (dont le brevet est tombé dans le domaine public et qui sont donc moins onéreux) devrait en effet permettre de réduire les dépenses d'assurance maladie. Martine Aubry entend ainsi doubler la place qu'occupent ces médicaments dans la consommation pharmaceutique d'ici à la fin 1999, leur part étant aujourd'hui « au maximum » de 4 à 5 %du marché des médicaments de ville.
(1) Voir ASH n° 2051 du 26-12-97.
(2) Décision du 23 juin 1998, J.O. du 7-07-98.