Avec 28 millions de logements en 1996 (484 logements pour 1 000 habitants), la France se place en tête des pays d'Europe. En outre, les logements inconfortables représentent moins de 6 % du parc des résidences principales. Pourtant, au-delà des progrès considérables accomplis ces dernières années, le nombre croissant des mal-logés ou non-logés reste préoccupant. C'est donc ce sujet « paradoxalement mal connu » du logement, écartelé entre contraintes du marché et préoccupations sociales, qu'aborde ce volumineux « état des savoirs », croisant les approches historique, économique, politique, juridique, sociologique... Au-delà des données chiffrées de base, celui-ci passe notamment en revue les différentes politiques publiques de l'habitat. Sur ce point d'ailleurs, le regard jeté par Catherine Grémion sur la situation du logement dans la France décentralisée paraît plutôt sombre. La sociologue souligne, en effet, « le décalage criant » entre la montée des populations en difficulté et la faiblesse de la mobilisation des responsables locaux. Tandis que les transferts de responsabilité et les jeux de renvois locaux limitent fortement la marge de manœuvre de l'Etat.
Logement et habitat : l'état des savoirs - Sous la direction de Marion Segaud, Catherine Bonvalet, Jacques Brun -Ed. La Découverte - 165 F.