« Aujourd'hui, toute une partie de la population, privée d'autonomie fonctionnelle par la vieillesse, la maladie, ou l'accident, ne dispose pas, en France, des moyens d'accéder à la citoyenneté », déplorent les présidents de l'Association française contre les myopathies (AFM) et de l'Association des paralysés de France (APF) (1). Dans le cadre du salon Autonomic et en présence de Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, ils ont donc souhaité, le 5 juin, interpeller les pouvoirs publics sur la question du respect de la citoyenneté des personnes handicapées. Ainsi leurs revendications, exprimées dans une plate-forme commune aux associations représentatives, portent notamment sur la nécessité d'aborder autrement le handicap en considérant par exemple qu'il « résulte aussi d'une inadaptation de la réponse de la société à une situation individuelle ». Dans cette optique, les associations réclament une meilleure information sur les aides humaines et techniques qui sont, selon elles, insuffisamment prises en charge la possibilité d'accéder à un système de compensations des incapacités « fondé sur les besoins fondamentaux des personnes quelle que soit l'origine de leur handicap » et le respect du libre choix de leur mode de vie. »
De son côté, Martine Aubry a plaidé à son tour « pour l'accès à une pleine citoyenneté pour les personnes handicapées » reconnaissant que « le respect du libre choix de vie des personnes handicapées [avait été] trop longtemps négligé ». Elle a souhaité rappeler, dans le prolongement de la politique globale du handicap dont les grands axes avaient été annoncés en avril dernier (2), « la priorité à accorder à l'intégration » et la nécessité de renforcer le partenariat entre l'Etat, les collectivités locales, les organismes de sécurité sociale et les mutuelles. Enfin, a-t-elle précisé, « la réforme en préparation des dispositifs d'aide aux personnes » doit aller de pair avec la révision de la loi sur les institutions sociales et médico-sociales qui devrait être, selon la ministre, présentée au Parlement « avant la fin de l'année ».
(1) AFM : 1, rue de l'Internationale - BP 59 - 91002 Evry cedex - Tél. 01 69 47 28 28. APF : 17, bd Auguste-Blanqui - 75013 Paris - Tél. 01 40 78 69 00.
(2) Voir ASH n° 2068 du 24-04-98.