55 % des ménages pauvres ont des dépenses de logement

« La population des ménages pauvres a profondément changé », rappelle l'INSEE en exergue de l'enquête logement 1996 qu'elle vient de publier (1). Le fait qu'elle soit maintenant constituée d'une majorité d'actifs en difficulté et de plus en plus de jeunes explique en partie l'évolution des conditions de logement de ces ménages depuis 12 ans et notamment leur «  d éplacement de la propriété vers le parc locatif  ». Aujourd'hui, les propriétaires représentent 31 %des ménages pauvres contre 46 % en 1984. Autres grandes tendances : le recul du logement gratuit et l'accroissement du rôle joué par le parc HLM qui accueille dorénavant autant de ménages pauvres que le secteur privé. Ce glissement de statut s'est accompagné d'une «  nette amélioration du confort », auquel ont accès ces ménages, note l'étude. Un confort tout relatif parfois, quand on sait que «  plus d'un ménage pauvre sur quatre vit dans un logement que l'on peut considérer comme surpeuplé ». Ce passage au locatif et cet accès au confort ont pour autre corollaire «  la hausse de la part des revenus des ménages pauvres consacrée au logement  ». Ainsi la proportion des ménages n'ayant pas de dépenses de logement est passée de 60 % à 45 % en 12 ans. En outre, ce même mouvement a eu pour conséquence l'augmentation de la couverture de la population pauvre par les aides au logement  : 91 % des ménages logés en HLM et 74 % des autres locataires en bénéficient. Mais, les aides au logement étant plafonnées et les loyers plus élevés dans le parc privé, les taux d'efforts nets des ménages pour leur logement sont plus élevés en location ordinaire qu'en HLM. Il est clair, selon l'INSEE, que la forte augmentation générale des loyers (l'indice des loyers a augmenté deux fois plus vite que l'inflation entre 1984 et 1996) a contribué à cette hausse des dépenses de logement.