L'apprentissage a le vent en poupe

Après la très forte hausse de 1994 (+ 15,5 %), le nombre des apprentis a continué de progresser, en 1995 et 1996, mais à un rythme moins soutenu (respectivement 10,5 % et 7,6 %). C'est ce qu'indique l'Education nationale dans une étude sur l'évolution de l'apprentissage de 1992 à 1996. Ainsi, entre ces deux dates, l'effectif des jeunes apprentis est passé de 215 500 à 316 000. Un développement qualifié de « sans précédent » qui a atteint un niveau record depuis 1980. Cet essor, qui a touché l'ensemble des régions, est particulièrement sensible dans les centres de formation d'apprentis du secteur agricole et de la pêche dont les effectifs ont doublé en quatre ans (de 10 000 à 21 000). Autre nouveauté : le poids des apprentis préparant un diplôme d'enseignement supérieur. Fin 1996, ils étaient cinq fois plus nombreux qu'en 1992 (23 700, soit 8 % de l'effectif total). Parallèlement, le niveau scolaire d'origine des apprentis est en hausse. En 1992, 42 % d'entre eux n'avaient pas atteint la classe de troisième. Ils n'étaient plus que 24 % en 1996. Enfin, à noter que les garçons restent majoritaires (ils représentent les deux tiers du nombre des apprentis), surtout dans les formations industrielles. Comment expliquer ce succès de l'apprentissage ? Pour les chercheurs, différents facteurs interviennent :l'efficacité des politiques d'incitation, l'espérance d'une meilleure insertion sur le marché du travail ou encore le fait de pouvoir bénéficier d'un financement pour ses études. Sans compter que l'ouverture de l'apprentissage au-delà du CAP et du BEP « contribue à une revalorisation de son image sociale ».