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Les ZEP à l'heure du bilan

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Dans le cadre de la relance des zones d'éducation prioritaire (ZEP) impulsée par la ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire, Ségolène Royale (1), et alors que s'achèvent aujourd'hui leurs assises nationales, le ministère de l'Education nationale publie deux études.

La première  (2) présente un bilan statistique général pour l'année scolaire 1997-1998 sur les établissements, les élèves et les enseignants des ZEP. Avec plus d'un million d'élèves scolarisés dans les établissements des 558 ZEP, ce sont 11 % des élèves qui sont concernés. Plus de 60 %d'entre eux sont issus des catégories sociales défavorisées (ouvriers et inactifs) mais dans 25 % des collèges de ZEP cette proportion s'élève à 75 %. Et les écarts de « composition sociale » entre les collèges en ZEP et les autres auraient, selon l'étude, tendance à s'accroître. En outre, si les classes sont moins chargées en zone prioritaire, les phénomènes de ségrégation internes aux établissements y sont plus marqués. De manière générale, les établissements des ZEP ont une plus forte proportion d'élèves en difficulté mais «  les différences de réussite sont beaucoup moins marquées en sixième qu'en CE 2  », constatent les chercheurs qui font l'hypothèse que le travail en ZEP a permis de combler les écarts. Plus âgés qu'ailleurs dans les collèges, les élèves de ces zones ne redoublent pas plus. En revanche, ils s'orientent plus que les autres, après la classe de troisième, en seconde professionnelle.

L'autre étude propose une approche plus subjective (2). Elle a été menée à partir d'une enquête téléphonique réalisée en janvier et février 1998 auprès d'un échantillon d'acteurs de terrain intervenant en ZEP : principaux de collèges, professeurs de collèges, directeurs et professeurs d'école. Objectif : recueillir l'image qu'ils se font de leur métier, des élèves et de leur niveau, mais aussi leurs attentes. Ainsi, pour environ la moitié des acteurs, les ZEP ont « amélioré sensiblement les choses » alors que pour l'autre moitié, elles ont seulement permis de les «  stabiliser » ou de «  limiter les dégâts ». Les instituteurs de ZEP sont un tiers à penser qu'ils font un métier différent de leurs collègues hors ZEP. Et 70 % des enseignants du premier et du second degré y intègrent la fonction « d'éducateur ». Constatant une «  absence de mixité sociale » dans leurs classes, ils jugent 42 % des élèves des collèges «  faibles et très faibles » alors que le niveau de ceux des écoles bénéficie d'une image «  très positive ». Quant aux problèmes d'indiscipline et de violences, «  ils ne sont pas des difficultés majeures » pour la plupart et ne  « sont devenus insupportables » que pour une petite minorité des acteurs. Pour ces derniers et pour les 10 à 15 % des enseignants «  en difficulté », les projets de ZEP, partenariat et coordination entre établissements ne semblent pas suffire à les sortir de la «  situation de détresse  » dans laquelle ils se trouvent. Dès lors, le contraste est grand entre «  d'une part ceux qui peuvent se mobiliser autour de projets pédagogiques et travailler avec leurs collègues et, d'autre part, ceux pour qui les problèmes de comportement et même de violence rendent l'exercice de leur métier difficile  », précise l'enquête.

Notes

(1)  Voir ASH n° 2054 du 16-01-98 (2) Les zones d'éducation prioritaires en 1997-1998 - Note d'information du ministère de l'Education nationale n° 15 - Mai 1998.

(2)  Travailler en ZEP - Note d'information du ministère de l'Education nationale n° 16 - Mai 1998.

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