De son côté, revenant sur la nécessité d'ouvrir des lieux d'accueil de soir pour les 6-13 ans (1) et mettant actuellement en place une telle structure à Longjumeau (Essonne), l'association Intermèdes (2) dénonce, dans un courrier adressé aux ASH, « le risque de substitution parentale ». Son président, Laurent Ott souhaite en effet sortir de l'alternative entre le « ne rien faire » et « le retrait de l'enfant comme seule solution ». Mais, de manière plus générale, il s'insurge contre « l'image aujourd'hui incontournable de la pensée sur la famille : celle de la famille démissionnaire » et contre la tendance croissante à la pénalisation dont « le retour récurrent de la question de la suppression des allocations familiales est un exemple typique ». Or, « ce n'est pas en infantilisant et en pénalisant qu'on aidera des adultes à représenter et à incarner vis-à-vis de leurs enfants une position de responsabilité » , rappelle Laurent Ott. Il vaudrait mieux, selon lui, parler davantage des difficultés que rencontrent les parents à se considérer comme « valables » et mettre en place des structures de proximité pour soutenir la fonction parentale. Or l'association Intermèdes affronte « des difficultés extraordinaires » à entreprendre dans ce domaine. « Faut-il, pour que soit reconnue la qualité de parents, que les personnes concernées satisfassent à un capital de compétences requises ? », interroge-t-il, provocateur. Pourquoi toujours « mettre l'accent sur le côté anormal et extraordinaire » des parents ayant recours à une aide en milieu ouvert ?, ajoute-t-il, plaidant finalement pour que les familles cessent d'être jugées.
(1) Voir ASH n° 2010 du 14-02-97.
(2) Association Intermèdes : 16, rue Léon-Renard - 91160 Longjumeau - Tél. 01 69 34 69 11.