Recevoir la newsletter

Michèle André entend « conforter les familles dans leur rôle éducatif »

Article réservé aux abonnés

Après les rapports Thélot-Villac et Théry (1), c'est au tour de Michèle André d'apporter sa contribution à la préparation de la conférence de la famille, qui se tiendra le 12 juin prochain (2), avec la remise, le 27 mai, de ses travaux sur la vie quotidienne des familles. L'ex-secrétaire d'Etat aux droits des femmes y propose une série de mesures qui s'articulent autour de quatre axes.

Faisant le constat de « réelles difficultés que vivent certaines familles » (chômage, incarcération, jeunes adultes à charge, ruptures familiales, fugue, ruptures scolaires, tentatives de suicide, toxicomanie...), Michèle André revient sur la nécessité de «  reconstruire le lien social  ». Elle appelle ainsi à « réintroduire la dimension sociale et éducative dans l'ensemble des actions publiques »  - par la création d'un délégué interministériel à la famille - et à « conforter les familles dans leur rôle éducatif » en aidant les parents, « et plus particulièrement les pères », à assurer leur rôle parental « et la fonction d'autorité qui lui est attachée ». « Plutôt que de s'épuiser dans des politiques de réparation à l'efficacité incertaine, mieux vaudrait, souvent, pouvoir prévenir les dysfonctionnements familiaux dès leur apparition », recommande-t-elle. Mais, si les parents « restent les acteurs principaux pour la construction du lien social, ils ne sont pas les seuls acteurs de l'éducation », souligne la conseillère régionale d'Auvergne. Celle-ci estime donc nécessaire d'instaurer « un suivi global » des jeunes dans et en dehors de l'école, par la construction d'un «  réseau d'acteurs » de l'action éducative. Il est ainsi proposé de multiplier les interventions des travailleurs sociaux, de développer la médiation familiale pour accompagner les ruptures et d'aider les jeunes adultes en attente d'insertion. Autres orientations, le développement des contrats de ville (quartiers) et de pays (zones rurales) privilégiant les actions de socialisation et la multiplication des structures associatives d'accompagnement des parents (« écoles des parents », lieux d'écoute et de conseils) ou encore la généralisation des « associations d'école » impliquant les personnels scolaires et les parents.

Autre axe de réflexion, qui devrait être un des points importants de la conférence de la famille, la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle. A cette fin, Michèle André propose de mieux prendre en compte la dimension familiale dans la politique de l'emploi (temps partiel, 35 heures...) et d'avoir une politique « du temps choisi » plus offensive. Mais surtout, elle préconise, à son tour, d'adapter et d'améliorer le dispositif d'accueil et de garde des jeunes enfants. Parmi les nombreuses pistes explorées : réformer le financement par les caisses d'allocations familiales (CAF) des structures collectives en modulant la prestation de service en fonction des ressources des parents  corriger les inégalités de l'aide à la famille pour l'emploi d'une assistante maternelle agréée en la réservant aux seules familles dont les deux parents travaillent et en appliquant un barème similaire à celui des crèches  trouver une synergie entre politique de l'emploi et garde d'enfants (recrutement d'emplois d'animateurs enfance, d'éducateurs...)   améliorer le congé parental pour l'adapter aux besoins d'aujourd'hui.

Pour développer une politique du temps libre des jeunes et de leurs parents, le rapport suggère aussi d'étendre le chèque-vacances aux entreprises de moins de 50 salariés, de créer un guichet unique pour les services aux familles ainsi qu'un passeport « culture-loisirs » financé par les CAF et les conseils généraux, ou encore de développer les contrats temps libre mis en place par la caisse nationale des allocations familiales.

Enfin, Michèle André souhaite « prendre en compte la dimension familiale de la politique du logement » , notamment en alignant les barèmes des aides au logement et en relevant les loyers plafonds. Pour favoriser le logement des jeunes adultes ,il y aurait lieu de développer un parc de logement à coût minimum pour les jeunes ayant des ressources régulières et de les loger tout au long de leur parcours d'insertion (études, formation, CDD).

Notes

(1)  Voir ASH n° 2072 du 22-05-98.

(2)  Voir ASH n° 2057 du 6-02-98.

LE SOCIAL EN TEXTES

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur