Quelques jours avant la réunion du Conseil de sécurité intérieure du 2 juin, consacrée à la délinquance des mineurs, plusieurs organisations syndicales et professionnelles du secteur de la justice ont dénoncé les idées défendues par Jean-Pierre Chevènement, dans une lettre adressée à Lionel Jospin où il remet en cause « la présomption d'irresponsabilité des mineurs délinquants et la double compétence du juge des enfants ».
Ainsi, le Syndicat de la protection judiciaire de la jeunesse-Fédération de l'éducation nationale (SPJJ-FEN-UNSA) (1) « condamne fermement » ces propos, rappelant, en particulier, que « l'irresponsabilité des mineurs est un mythe » . Par ailleurs, estime-t-il, « la remise en cause de la double compétence du juge des enfants est une erreur » dans la mesure où « le principe d'éducabilité de tous les mineurs fonde l'ordonnance de 1945 et ce serait une faute grave d'y renoncer, croyant ainsi séparer le juge protecteur du juge répressif ». Mêmes protestations au Syndicat national des personnels de l'éducation surveillée-PJJ (SNPES-PJJ-FSU) (2) où l'on s'élève, en outre, contre l'idée selon laquelle « certains adolescents ne seraient plus éducables ». Le syndicat devait d'ailleurs participer, le 29 mai, à une réunion intersyndicale visant à condamner les propositions du ministre de l'Intérieur.
(1) SPJJ-FEN-UNSA : 48, rue La Bruyère - 75440 Paris cedex 09 - Tél. 01 40 16 78 13.
(2) SNPES-PJJ-FSU : 54, rue de l'Arbre-Sec - 75001 Paris - Tél. 01 42 60 15 84.