Délinquance des mineurs : Elisabeth Guigou précise ses intentions - ASH | Actualités sociales hebdomadaires
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Délinquance des mineurs : Elisabeth Guigou précise ses intentions

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Il ne faut pas « mélanger responsabilité et culpabilité » des parents de mineurs délinquants, a déclaré Elisabeth Guigou, le 30 avril, lors du colloque organisé par la Fédération de l'éducation nationale et l'Union nationale des syndicats autonomes sur le thème : « Mineurs délinquants : quelle réalité, quelles propositions ? ». Evoquant le rapport parlementaire Lazerges-Balduyck sur le sujet (1)  - qui souhaite, notamment, une plus grande fermeté à l'égard des parents d'enfants délinquants - la ministre de la Justice a en effet expliqué qu'il s'agit de « responsabiliser les familles, pas de les dessaisir » . Ainsi juge-t-elle nécessaire de poursuivre les parents qui pratiquent sciemment le recel des vols de leurs enfants, « mais, en même temps, de continuer à soutenir les parents qui ne contreviennent pas à la loi ». Elle a d'ailleurs qualifié le rapport Lazerges-Balduyck, ainsi que celui d'Alain Chauvet pour le Conseil économique et social (2), de documents de « très grande qualité qui éclairent utilement la réflexion du gouvernement ».

De fait, s'inspirant de certaines de leurs préconisations, Elisabeth Guigou souhaite l'instauration de « médiateurs » pour « assurer des passerelles » entre les différents intervenants afin de lutter contre le développement de « l'économie parallèle » qui gangrène certains quartiers. Et elle estime que « le problème de la coordination et du décloisonnement de tous les intervenants publics », non seulement ceux de l'Etat mais aussi des collectivités locales, constitue une « question centrale ». Elle se prononce également en faveur du développement des « classes-relais » pour les jeunes les plus difficiles et se dit « intéressée » par la création de « délégués du procureur », issus de la société civile, qui pourraient « apporter leur concours à la justice ». Quant à l'épineux problème de l'accueil des jeunes les plus durs, qui avait fait l'objet d'une véritable polémique lors de la création des unités à encadrement éducatif renforcé, elle estime que « le problème n'est pas celui des murs, mais du suivi de chaque jeune ». Enfin, Elisabeth Guigou prévient qu'il ne faut pas « espérer combler » certains retards « à brève échéance ». Et elle appelle les professionnels concernés à « la mobilisation », affirmant que, pour sa part, elle se « battrait » sur le budget en « continuant naturellement à donner la priorité à la protection judiciaire de la jeunesse ». Autant d'idées qui pourraient trouver leur traduction concrète avec les orientations sur la délinquance des mineurs qui devraient être arrêtées, le 25 mai, lors du Conseil de sécurité intérieure prévu sur ce thème.

Notes

(1)  Voir ASH n° 2068 du 24-04-98.

(2)  Voir ASH n° 2064 du 27-03-98.

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