Dans une lettre ouverte aux médecins parue dans Le Figaro du 25 avril, Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, et Bernard Kouchner, secrétaire d'Etat à la santé, livrent leur vision de la politique de santé qu'ils souhaitent mettre en œuvre.
Les ministres expliquent ainsi qu' « une politique autoritaire serait vouée à l'échec ». D'où un appel en faveur de la « démocratie sanitaire », associant les médecins et les malades aux décisions les concernant. Un thème déjà évoqué lors du lancement de l'élaboration des schémas régionaux d'organisation sanitaire (1).
Cependant, Martine Aubry et Bernard Kouchner ne remettent pas en cause la philosophie des réformes introduites en 1996, reconnaissant qu' « une réforme de notre système de soins demeure un impératif, en particulier financier » et qu'il est nécessaire d' « équilibrer les comptes sociaux ». Toutefois, ajoutent-ils, « ce n'est pas en nous bornant à fixer des enveloppes que nous régulerons durablement les dépenses » mais « en donnant un véritable contenu humain aux adaptations de nos systèmes de soins ». Il faut ainsi « réfléchir à la fongibilité des deux enveloppes aujourd'hui séparées en dépenses hospitalières et dépenses de ville » puisque « le patient circule en permanence du secteur libéral au secteur hospitalier ». De plus, « les mécanismes incitatifs [étant] préférables à la coercition [...], il faudra certainement diversifier les modes de rémunération » des médecins, par exemple en rétribuant les actions de prévention.
Les deux ministres rappellent, enfin, leur attachement à la régionalisation de la politique de santé, à l'accréditation ou encore aux reconversions des établissements de santé, réaffirmant que ces dernières ne menaceront pas l'emploi.
(1) Voir ASH n° 2065 du 3-04-98.