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L'action sociale familiale et les caisses d'allocations familiales

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Les usagers en ont souvent une image négative : des imprimés à remplir, une logique de guichet, une bureaucratie froide et distante... Mis à part ces stéréotypes, que sait-on réellement du rôle des caisses d'allocations familiales dans les réponses aux besoins sociaux ? Face à la méconnaissance sur le sujet, attestée d'ailleurs par l'absence de documents sur la question, Jacqueline Ancelin, nous ouvre l'album d'un siècle d'action sociale familiale. Une histoire balisée par l'officialisation des allocations familiales en 1932 et la création de la sécurité sociale qui abritera la « branche famille » en 1945. En 500 pages, complétées de textes réglementaires et d'annexes, celle qui fut directeur de l'action sociale à la caisse nationale des allocations familiales (CNAF) de 1978 à 1993, avant d'être aujourd'hui vice-présidente du Service social d'aide aux émigrants, retrace l'évolution de cette fonction des caisses. Fonction dont «  l'originalité persistante » tiendrait, selon elle, à sa vocation à la fois familiale et sociale et à sa relative autonomie dans le cadre du système de protection sociale français. Allant bien au-delà d'une analyse limitée au seul examen de l'évolution des prestations familiales, celle-ci s'attache, avec rigueur et précision, à cerner l'identité et le sens des transformations de l'action sociale familiale au gré des mutations de la société et des évolutions des autres institutions partenaires. Elle met, notamment, en évidence comment l'on est passé d'une action à la fois sociale et sanitaire, «  centrée » sur les familles et les enfants, fortement éducative et influencée par le patronat, à une action sociale générale et encadrée par des orientations ministérielles. Et comment, sous l'effet des nouveaux besoins, la CNAF a peu à peu investi d'autres domaines comme le logement, la gestion des centres sociaux, les vacances, la garde des jeunes enfants ou l'aide aux jeunes, jouant, à partir de 1981, le jeu de la décentralisation et du partenariat. D'ailleurs, la pression des problèmes de pauvreté obligera l'institution à clarifier ses choix : l'action sociale doit-elle, en effet, continuer à s'inscrire prioritairement dans le champ de la politique familiale ou glisser vers celui de l'aide sociale ?Débat que la CNAF tranchera en réaffirmant, en 1997, le principe d'une action sociale familiale s'adressant à l'ensemble des familles appartenant au régime général de la sécurité sociale, tout en portant toutefois «  une attention particulière » à celles les plus en difficulté. Jacqueline Ancelin va même plus loin : cette «  stratégie sociale », à la fois «  non ségrégative, tout en instituant des discriminations positives visant l'équité plus que l'égalité », constituera sans doute l'un des axes de l'action sociale familiale de demain. De même que l'on peut penser « à défaut de prévoir », ajoute-t-elle prudemment, qu'outre son exercice dans le champ de l'extra-légal, la famille, quelles que soient ses évolutions, restera la valeur de référence.

L'action sociale familiale et les caisses d'allocations familiales  - Jacqueline Ancelin - Ed. La Documentation française - 160 F.

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