La réforme du régime général des retraites, mise en œuvre en 1993, pourrait conduire un tiers des salariés nés en 1960 à repousser l'âge de leur départ à la retraite d'un an et demi, en moyenne. Telle est la principale conclusion d'une simulation que vient de réaliser l'INSEE (1). Afin de répondre au problème posé par le vieillissement de la population française et à l'augmentation du coût des retraites, qui en résulte, la réforme de 1993 prévoit, en effet, l'augmentation progressive de la durée de cotisation (de 150 à 160 trimestres) et le changement des modalités de calcul du montant de la retraite (les 25 meilleures années sont prises en compte au lieu des 10 meilleures). Des mesures qui auraient un double impact : le report du départ à la retraite pour environ un tiers des salariés (dix trimestres au maximum) et une baisse du montant des pensions (entre 6 et 10 % selon la régularité des parcours professionnels). Reste qu'une telle évolution risque de se heurter au fonctionnement du marché du travail, notent les chercheurs de l'INSEE. Actuellement, expliquent-ils, « pour un grand nombre de personnes, la cessation d'activité intervient avant qu'il ne soit possible de liquider la retraite ». D'où un nombre élevé de préretraites. Avec la réforme de 1993, cette tendance devrait donc s'accentuer. A terme, néanmoins, lorsque les générations du baby-boom commenceront à prendre leur retraite (à partir de 2005), « les tensions du marché du travail pourraient se réduire et les salariés âgés poursuivre leur activité ».
(1) INSEE Première n° 578 - Avril 1998.