Instaurées par la loi du 14 novembre 1996, les 716 zones urbaines sensibles (ZUS) de métropole font partie, au même titre que les zones de redynamisation urbaine (ZRU) et les zones franches urbaines (ZFU), du pacte de relance pour la ville qui prévoyait des mesures à la fois fiscales et sociales (1).
Plus d'un an après leur entrée en vigueur, l'INSEE, dans une étude qu'il vient de publier (2), s'est intéressé aux populations de ces territoires qui « présentent des caractéristiques très voisines de celles des quartiers prioritaires de la politique de la ville du Xe plan ». Et si 4,7 millions de Français résident dans les ZUS (soit 1 habitant sur 12, contre 1 sur 19 dans les quartiers définis par le Xe plan), situation attestant « d'une très nette extension du champ territorial de la politique de la ville », ces zones continuent souvent, constat sans surprise, de concentrer difficultés et handicaps sur un petit territoire. Celles-ci sont principalement situées dans les grandes agglomérations urbaines et, agglomération parisienne exceptée, plutôt dans une ville centre et non en banlieue. Elles regroupent une population relativement jeune (43 % ont moins de 25 ans contre 34 % en France en moyenne), dans un habitat populaire. En effet, 2 habitants sur 3 y vivent en HLM, dans de grands immeubles (20 appartements et plus), et les coefficients d'occupation y sont plus forts qu'ailleurs. Significatif également le fait que 26 % des ménages des ZUS aient un revenu constitué pour plus du quart de prestations sociales, contre moins de 14 % dans l'ensemble du pays.
Surtout, les trois zones connaissent des taux de chômage très élevés avec 19 % de chômeurs dans les ZUS et 21 % dans les ZRU (11 % étant la moyenne nationale lors du recensement de 1990). Mais, précise l'étude, « si dans les 71 ZUS les moins touchées, le taux de chômage reste inférieur au taux national, il dépasse 30 % dans les zones les plus touchées ». Avec, en outre, des différences locales notables :13 % de chômeurs dans les ZUS d'Ile-de-France contre 28 % en Languedoc-Roussillon et un « écart » entre ces zones prioritaires et leur agglomération qui varie beaucoup selon les régions. Les disparités régionales marquent d'ailleurs fortement ces quartiers sachant que quatre régions représentent à elles seules plus de la moitié de la population y résidant :l'Ile-de-France, le Nord-Pas-de-Calais, PACA, et Rhône-Alpes. De même, 1 habitant sur 30 seulement réside en ZUS dans le Limousin contre 1 sur 10 en Corse.
(1) Voir ASH n° 2004 du 3-01-97 et n° 2020 du 25-04-97.
(2) « Les zones urbaines sensibles » - INSEE Première n° 573 - Avril 1998.