En novembre 1995, environ 11 100 toxicomanes ont eu recours à des centres spécialisés de soins aux toxicomanes (+ 20 % entre 1994 et 1995), 7 000 à des établissements spécialisés et environ 4 700 à des centres sociaux non spécialisés, indique le SESI, dans son dernier numéro de Documents statistiques (1). 56 % avaient bénéficié d'une prise en charge antérieure. Mais pour 44 % d'entre eux, il s'agissait d'un premier recours au système sanitaire ou social. Un pourcentage d'ailleurs relativement stable depuis 1988, précise l'étude. Le soutien psychologique et socio-éducatif est prédominant dans les prises en charge dans les centres spécialisés (44 %) et les centres sociaux (40 %), ces derniers étant également centrés sur l'aide à l'insertion (28 %). Environ un toxicomane sur dix est suivi dans le cadre d'une injonction thérapeutique ou d'une autre mesure judiciaire. Et de 16 à 23 %des toxicomanes sont séropositifs, relève l'enquête. Quant à leur âge moyen, il est de 28,9 ans dans les centres spécialisés, 29,7 ans dans les hôpitaux et de 25 ans dans les centres sociaux. Le SESI observe également un vieillissement régulier de la population dont l'âge moyen s'est accru de deux ans depuis 1987. Les plus jeunes utilisant davantage des produits comme les solvants ou le cannabis. Par ailleurs, l'enquête met en évidence les difficultés d'insertion professionnelle de cette population : en moyenne sept toxicomanes sur dix sont inactifs. Et c'est dans les hôpitaux et les centres sociaux que cette proportion est la plus faible (un sur quatre). De 6 à 7 % n'ont pas de couverture sociale et parmi eux, 49 % ont moins de 24 ans. De 23 à 26 %perçoivent le RMI. Enfin, près d'un tiers des toxicomanes suivis en novembre 1995 l'ont été en Ile-de-France.
(1) Documents statistiques SESI n° 298. Ministère de l'Emploi et de la Solidarité.