La plate-forme des organisations non gouvernementales sociales européennes souhaite obtenir un rôle consultatif reconnu en liaison avec les institutions européennes. Son porte-parole, Olivier Gerhard, qui s'est exprimé devant le Parlement européen le 3 mars dernier, estime ainsi que la Commission européenne devrait établir une liste des ONG internationales qui devraient être consultées régulièrement. Et, revendique-t-il, la direction générale V, chargée de l'emploi et des affaires sociales au sein de la Commission, devrait organiser des rencontres semestrielles avec les représentants associatifs pour instituer une évaluation permanente des programmes de travail de cette dernière en matière de politique sociale.
Ces propositions ont reçu un accueil réservé de la Commission européenne qui a rappelé que ce dialogue public manque de base juridique puisqu'il n'est pas inscrit dans le traité d'Amsterdam. Quant au Parlement européen, sa commission des affaires sociales a porté une « appréciation positive, quoique critique ». Certes, ses membres considèrent les ONG comme un « lien majeur avec les citoyens qui ne sont pas représentés par les organisations traditionnelles ». Mais certains députés européens se montrent sceptiques. Ils estiment notamment que l'institutionnalisation du dialogue public pourrait transformer les ONG « en organes bureaucratiques coupés des réalités de la base » et ils ne font que peu confiance à ces structures pour « faire œuvre commune », tant sont grandes « les différences de contexte, de financement et d'objectifs ».