« La notion d'urgence sociale ne doit pas occulter celle de l'accès aux droits. Au contraire, elle doit la favoriser », rappelle Philippe Péquignot, animateur du réseau travail social de la commission droits économiques et sociaux de la Ligue des droits de l'homme (LDH) (1), qui organisait, le 28 mars, un débat sur le thème « Urgence sociale et travail social » (2). En outre, poursuit-il, « l'urgence sociale ne doit pas être une fin en soi. Elle n'a de sens que si elle débouche sur autre chose. Le problème, c'est que les structures d'urgence répondent effectivement aux personnes en détresse mais masquent les dysfonctionnements des dispositifs sociaux classiques. » Enfin, s'inquiète Philippe Péquignot, « une certaine tendance existe, notamment au sein des collectivités locales, à vouloir que tous les travailleurs sociaux adoptent les pratiques de l'urgence. Or, tous ne sont pas formés pour ça. De plus, on ne voit pas très bien au nom de quoi cette approche se substituerait aux pratiques actuelles qui ont fait leurs preuves. » Les prochaines rencontres du réseau travail social, dont les dates ne sont pas encore fixées, devraient avoir pour thèmes la politique de la ville et le travail social face à l'extrême droite.
(1) LDH : 27, rue Jean-Dolent - 75014 Paris - Tél. 01 44 08 87 29.
(2) Voir ASH n° 2052 du 2-01-98 et n° 2049 du 12-12-97.