Handicapés mentaux : bien vieillir en établissement

Sept ans après son lancement (1), l'étude menée par le CREAI de Bretagne sur « l'avancée en âge des personnes handicapées mentales accueillies en établissement »   (2), touche à son terme avec la publication de son troisième et dernier volet. Une recherche dont l'originalité est d'avoir suivi l'évolution sur la durée d'un même groupe de personnes handicapées mentales, âgées de 30 à 60 ans. Principal constat : si rien ne permet de penser qu'il existe un « vieillissement spécifique » chez ces publics, ceux-ci rencontrent des difficultés de santé persistantes avec, notamment, un poids important des pathologies psychiatriques (on observe certaines différences entre les salariés et les autres). En outre, la prise en charge des handicapés mentaux vieillissants impose un accompagnement individuel accru en raison des problèmes de caractère et des difficultés cognitives qu'ils rencontrent fréquemment. Un accompagnement d'autant plus nécessaire que les contacts avec les proches diminuent tandis que le temps libre augmente avec l'arrêt de l'activité professionnelle (pour ceux qui travaillent). Au total, on observe donc un « alourdissement des charges » pour les établissements, tant en termes d'aide à la vie quotidienne que de suppléance parentale.

L'étude du CREAI a également permis de développer un certain nombre d'indicateurs en matière de santé physique et mentale, de capacités cognitives et de comportement, de dépendance et d'insertion sociale. Pour les chercheurs, ceux-ci seraient susceptibles de servir de référentiels, notamment pour la formation des professionnels et le suivi des personnes. Mais, et surtout, cette analyse débouche sur une série de propositions destinées à améliorer la prise en charge des personnes handicapées. Il s'agit, d'abord, de développer un accompagnement individuel de proximité et d'adapter les réponses techniques, tant en termes architectural qu'organisationnel, afin de faciliter la vie des personnes accueillies. Enfin, il est évoqué la nécessité d'  « organiser des coopérations interdisciplinaires » et d' « adapter la formation initiale et continue des professionnels ».