Dans sa dernière Note d'information, l'Education nationale dresse un panorama des dispositifs destinés aux élèves en difficulté des collèges : classes d'aide et de soutien en quatrième, et d'insertion, en troisième (1). Bilan plus que mitigé. Ces classes, rappelle le ministère, ne concernent que très peu d'élèves (environ 24 000 pour les quatrièmes, 16 500 pour les troisièmes). Peu développé donc, le dispositif est, de surcroît, inégalement réparti sur le territoire. Ainsi, certains collèges, notamment les petits établissements en zone rurale, ne comptent aucune classe d'aide ou d'insertion. Mais, aux différences dues à l'inégale répartition des élèves, il faut ajouter, « des politiques académiques voire départementales diverses », précise l'étude. Ce type de dispositif reste, en outre, fortement marqué socialement, les enfants des catégories sociales défavorisées y étant surreprésentés (30 % d'enfants d'inactifs en classe d'insertion contre 11 % en troisième générale). Très préoccupant enfin : le fait que ces classes semblent n'atteindre que trop rarement leur but. Pour la quatrième d'aide et de soutien, il s'agit de « rejoindre un cursus scolaire de formation [...] le plus ambitieux possible », et pour les classes d'insertion d' « améliorer l'accès à une formation qualifiante ». Or, l'analyse est claire : une minorité des élèves de quatrième d'aide rejoint une troisième générale. Et plus d'un tiers (36 %) accèderont à une classe « d'insertion ». Cette dernière porte alors bien mal son nom puisque à sa sortie, reconnaît le ministère, « les possibilités d'insertion sont assez limitées ». Pour beaucoup, cette classe marque la fin de la scolarité. La sortie du système scolaire (qui concerne le tiers des effectifs des troisièmes d'insertion) se faisant en conséquence sans formation qualifiante.
(1) « Les dispositifs d'aide et de soutien, et d'insertion » - Note d'information 98.02 - Ministère de l'Education nationale, de la Recherche et de la Technologie.