L'exclusion a le plus souvent un visage urbain. Un constat que confirme une étude publiée cette semaine conjointement par l'INSEE et l'INRA (1). En effet, 84 % des allocataires du RMI en France métropolitaine résidaient, en 1995, dans les sites urbains et périurbains et « la proportion d'individus couverte par le RMI est presque deux fois plus forte dans les pôles urbains que dans l'espace à dominante rurale ». Mais, à la ville comme à la campagne, le profil des bénéficiaires du RMI est sensiblement le même (40 % sont des hommes seuls, 20 % des femmes isolées avec enfants) et la répartition selon l'ancienneté dans le dispositif est similaire. Néanmoins, 7 % seulement des 130 000 allocataires des zones rurales vivent uniquement du RMI alors qu'ils sont 17 % dans ce cas en zone urbaine. « En milieu rural, conclut l'étude, le RMI vient donc plus souvent compléter d'autres revenus, même si ceux-ci sont d'un montant très faible. » Ces chiffres sont à rapprocher de la forte augmentation (+ 64 % entre 1992 et 1996) des emplois aidés (CES) en zone rurale.
(1) Les campagnes et leurs villes - Collection Contours et caractères - INRA/INSEE - 79 F.