Un plan de relance pour la santé scolaire a été présenté, le 11 mars, en conseil des ministres par Ségolène Royal. En effet, a rappelé celle-ci, dans son rapport de juin 1997 sur la santé des enfants et des jeunes, le Haut Comité de la santé publique « a mis en évidence une série de faits inquiétants » : taux de suicide élevé, importance de la maltraitance, vulnérabilité des filles à certains comportements à risque... Pour la ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire, il s'agit donc de généraliser l'éducation à la santé, de favo-riser l'accès aux soins pour les enfants et les jeunes les plus fragiles et d'améliorer la mobilisation des personnels de santé scolaire.
Parmi les 20 mesures présentées, on citera d'abord, en matière de prévention, la création de comités d'éducation à la santé et à la citoyenneté, à partir des comités d'environnement social. Réunissant « tous les partenaires de la communauté éducative », ils permettront, indique la ministre, une meilleure prévention des conduites à risque chez les adolescents. En outre, « pour un meilleur dépistage des problèmes dès l'école maternelle », la continuité entre la protection maternelle et infantile (PMI) et la médecine scolaire devrait être renforcée. Ainsi, il est prévu que la transmission du bilan médical, fait par la PMI, soit généralisée grâce à l'établissement d'une fiche de liaison, et que ce bilan soit élargi jusqu'à l'âge de 4 ans afin de repérer les « problèmes pouvant entraîner des difficultés lors des premiers apprentissages à l'école maternelle ». D'une façon générale, Ségolène Royal souhaite qu'à l'entrée à l'école primaire, une attention particulière soit portée aux facteurs pouvant entraîner des difficultés scolaires, notamment chez les « enfants fragilisés ». Et en ce qui concerne les zones d'éducation prioritaires, elle prévoit le développement du suivi médical et infirmier (en s'inspirant des expériences de la Seine-Saint-Denis et de l'Oise) et la mise en place d'un bilan systématique de santé, à l'issue de la scolarité primaire.
Par ailleurs, afin de favoriser l'accès aux soins, un suivi particulier des enfants présentant « des déficits spécifiques » (problèmes d'acuité visuelle et auditive, troubles du langage...) devrait être effectué tout au long de la scolarité primaire. Autre mesure annoncée :le renforcement du partenariat entre les directions départementales des affaires sanitaires et sociales et les inspections académiques pour que « chaque enfant reçoive les soins qui lui sont nécessaires ». De même, il est envisagé de développer le partenariat entre les services de santé scolaire et les acteurs de santé « pour le dépistage et la prise en charge des troubles du comportement des adolescents ». Quant aux publics les plus fragilisés, leur situation devrait être prise en compte par des réseaux locaux organisés autour du service de promotion de la santé de l'Education nationale.
D'autre part, la ministre souhaite la généralisation de l'éducation à la santé, notamment grâce à un module expérimenté depuis trois ans dans plusieurs académies. Et elle prévoit la poursuite des actions de prévention des abus sexuels. Enfin, a-t-elle précisé, un nouveau texte sera présenté, début juin, sur les missions des infirmières scolaires, la « dimension santé » sera intégrée à la formation initiale de tous les enseignants et la formation continue et l'information de l'ensemble des personnels renforcées. Quant aux conditions de travail des personnels de santé, souvent dénoncées par les professionnels eux-mêmes, elle s'est engagée à les améliorer, particulièrement en ce qui concerne la fonctionnalité et l'hygiène des locaux, les moyens de communication et l'informatisation des dossiers de santé.