57 % des Français ont peur d'être touchés, un jour, par l'exclusion et 80 % estiment que le problème de l'exclusion s'est plutôt aggravé au cours de ces dernières années. Tels sont deux des principaux enseignements du sondage FNARS/ La Croix sur l'exclusion (1), publié le 4 mars. Une crainte à l'aune de laquelle il faut proba blement analyser les réponses à cette enquête d'opinion. Par exemple, en matière de lutte contre l'exclusion, pour une majorité de Français, c'est d'abord à chacun d'agir dans la vie quotidienne ou à l'Etat d'intervenir par la solidarité financée par l'impôt. Mais ils ne sont que 15 % à penser que c'est aux exclus eux-mêmes de se donner les moyens d'en sortir. De même, la plupart des personnes interrogées se disent prêtes à aider les chômeurs de longue durée ou les personnes sans logement ou, en tout cas, elles ont « de la sympathie » pour eux. En ce qui concerne les remèdes à apporter à l'exclusion, la récupération des logements vides est plébiscitée avant l'extension de la sécurité sociale à tous et la réduction des charges sociales des entreprises. Sachant que, dans le même temps, 80 % des Français considèrent qu'une loi ne suffira pas à faire reculer l'exclusion. Quant à savoir à qui ils font confiance pour lutter contre la pauvreté, l'hôpital et les services médicaux arrivent en tête (77 %), juste devant les associations d'aide aux exclus (75 %) et les travailleurs sociaux ainsi que les services sociaux (70 %). En revanche, les chefs d'entreprise sont relégués en queue de peloton (32 % de confiance), après les journaux de rue (35 %) et les organisations syndicales (39 %).
(1) Sondage réalisé par le CSA, les 20 et 21 février, auprès d'un échantillon national représentatif de 1 003 personnes âgées de 18 ans et plus.