Echanges santé-social, la revue trimestrielle du ministère de l'Emploi et de la Solidarité, consacre son dernier numéro aux changements qui affectent les professions du social (1). Une « nébuleuse » aux contours aujourd'hui difficiles à cerner. Car si le nombre de travailleurs sociaux continue d'augmenter (581 000 en exercice en 1992 et environ 749 300 au début 1995 ) (2), l'identité professionnelle se recompose. Exit, selon Jean-Noël Chopart, sociologue, chargé de mission et pilote du programme de recherche sur l'intervention sociale à la Mire, la vision en termes de « noyau dur » (professions certifiées) autour duquel graviterait une « périphérie » de petits métiers (3). Le changement est bien plus profond. Avec la multiplication des professions sociales les moins qualifiées (les aides médico-psychologiques et les assistantes maternelles ont connu les plus fortes hausses d'effectifs depuis 1990) et le développement d'emplois exigeant de nouvelles compétences (ingénierie sociale, développement local), on assisterait à « une hiérarchisation » du secteur. La revue se fait également l'écho d'une série d'interrogations concernant notamment les statuts et les problèmes de mobilité professionnelle. Un tour d'horizon qui aborde aussi les différents cadres de travail : établissements, caisses d'allocations familiales, entreprises...
(1) « Les professions sociales - Mutations et permanences » - Echanges santé-social n° 87, septembre 1997 - Ministère de l'Emploi et de la Solidarité - La Documentation française - 71 F.
(2) On notera que ces chiffres comptabilisent également les assistantes maternelles agréées à la journée (264 500 en 1995), ainsi que celles des crèches familiales (29 800 en 1995).
(3) Voir ASH n° 2056 du 30-01-98.