« Une fois de plus, les travailleurs sociaux deviennent les instruments d'une mise sous contrôle des prestations financières de survie. Une fois de plus, on essaye de faire glisser des revendications collectives justes et légitimes vers le champ de la régulation individualisée et misérabiliste », s'indigne le collectif parisien Solidarité active usagers et travailleurs sociaux (SAUTS) (1). Réagissant, après d'autres organisations (2), à la mise en place du Fonds d'urgence sociale, celui-ci exige que les demandes d'aide financière se fassent sur le seul critère des ressources « et en aucun cas sous la forme d'un quelconque “bilan social” ». D'autant, poursuit-il, que le bilan du nouveau dispositif est « décevant » : « mauvaise information auprès des chômeurs et précaires, taux de refus très important et, surtout, procédure excessivement compliquée ». D'ailleurs, selon lui, « la question ne doit pas se poser en termes d'urgence sociale mais de moyens dignes d'existence ». Ainsi, pour le SAUTS, le relèvement des minima sociaux « est la condition indispensable pour clarifier les missions de l'action sociale ».
A Montpellier, le Collectif unitaire de travailleurs sociaux (CUTS) (3) conteste, lui aussi, la mise en place du Fonds d'urgence sociale. Il va d'ailleurs diffuser une pétition auprès des professionnels du secteur social afin que ceux-ci puissent « signifier leur refus de soumettre les demandeurs d'une aide financière d'urgence à une “évaluation sociale” ».
(1) SAUTS : 25, rue Saint-Maur - 75011 Paris - Tél. 01 48 07 06 68 - E-mail :
(2) Voir ASH n° 2059 du 20-02-98.
(3) CUTS : 7, rue des Alouettes - 34990 Juvignac.