Au-delà des actuels dispositifs de protection sociale, « il faut que puissent être prises en compte les situations qui ne peuvent trouver de solution par des mesures "d'automaticité" qui agissent sans discernement, ni par des dispositifs pilotés à distance, ni par des remèdes occasionnels. [...] C'est ce rôle noble que pourrait assumer cette forme de solidarité mise en œuvre à ce niveau de proximité qu'est la commune. » Telle est la conclusion que l'Union nationale des centres communaux d'action sociale (UNCCASF) tire de la vaste enquête qu'elle vient de réaliser, auprès de ses adhérents, sur l'aide sociale facultative (1).
Cette étude part du constat qu'en dépit de l'existence des minima sociaux, les CCAS sont de plus en plus sollicités par des foyers en difficulté. D'où le souhait de l'UNCCASF de savoir quelles aides délivrent les centres communaux, pour quel montant et à destination de quel public. Ainsi, il apparaît qu'en 1995, l'ensemble des prestations servies par les CCAS se montait, selon une estimation moyenne, à 883 millions de francs. Pour l'essentiel, cette somme était consacrée aux prestations non remboursables, c'est-à-dire aux divers secours versés en espèces, en nature ou sous forme de bons. Parmi les motifs les plus souvent invoqués par les demandeurs : les besoins alimentaires, les problèmes de logement et l'attente du versement des prestations légales. Sachant que tous les CCAS constatent, actuellement, une augmentation de ces demandes de secours. Il existe également des prestations remboursables qui peuvent être accordées à des foyers en difficulté temporaire. Là aussi, les problèmes liés au logement et à l'attente des prestations légales sont très souvent à l'origine des demandes. Dans la grande majorité des cas, précisent les enquêteurs, ceux qui ont recours aux prestations remboursables ne sont pas des « mauvais payeurs » mais bien des personnes en difficulté. Forte de ces résultats, l'UNCCASF souhaite donc, une nouvelle fois (2), que l'on « cesse de multiplier les lieux où doivent s'adresser les publics en difficulté », que l'on « renforce le rôle de coordonnateur des CCAS dans le domaine des aides ponctuelles » et qu'on leur permette de « contractualiser, avec les organismes prestataires », les sommes avancées à leurs ressortissants.
(1) L'aide sociale facultative servie par les centres communaux et intercommunaux d'action sociale - UNCCASF : 6, rue Faidherbe - BP 568 - 59208 Tourcoing cedex - Tél. 03 20 28 07 50.
(2) Voir ASH n° 2057 du 6-02-98.