En dépit de l'accord de redressement des régimes complémentaires de retraite adopté en avril 1996 (1), l'AGIRC, régime de retraite complémentaire des cadres du privé, devrait annoncer, en juin prochain, un déficit technique (écart entre les retraites payées et les cotisations encaissées) de 6,5 milliards ramené, en termes comptables, à 2,5 milliards. Un résultat qui provient essentiellement d'un manque de recettes.
La CFE-CGC, qui devrait reprendre la présidence de l'AGIRC à la fin mars, accuse « la politique salariale des entreprises de favoriser l'évasion des cotisations par le transfert des salaires sur d'autres éléments de rémunérations (primes, actions, intéressement) ». L'occasion pour son président, Marc Vilbenoît, de rappeler, le 24 février, qu'il était favorable à un transfert des cotisations patronales sur la valeur ajoutée des entreprises, expliquant que depuis 15 ans, la part des salaires dans cette dernière avait chuté de près de 5 points. Une solution préconisée par le rapport Chadelat (2) et qui, selon la CGC, « intéresserait » Martine Aubry. Toutefois, a averti Marc Vilbenoît, ce transfert ne doit pas « servir d'alibi [...] pour proposer une éventuelle fusion des régimes AGIRC et ARRCO », prônée par le patronat. Ce n'est pas « en additionnant deux déficits qu'on créera un résultat excédentaire », a estimé, pour sa part, Jean-Luc Cazettes, secrétaire national de la CGC et président de la CNAV.
(1) Voir ASH n° 1973 du 3-05-96.
(2) Voir ASH n° 2036 du 12-09-97.