La banlieue touchée par le VIH

Avec 50 000 personnes atteintes par le VIH et 7 000 cas de sida déclaré au 30 juin 1996, l'Ile-de-France est la région la plus touchée d'Europe. Mais c'est en banlieue parisienne, s'inquiète l'association Aides Ile-de-France (1), que la situation est réellement préoccupante. En effet, alors que l'épidémie est stationnaire à Paris, elle augmente en banlieue : de 1987 à 1995, la part de la grande couronne dans les cas de sida déclaré est passée de 14 % à 22 %. Pour l'association, le contexte social dégradé des banlieues est en outre «  un facteur aggravant  », la précarité faisant obstacle à l'accès aux soins préventifs ou aux consultations chez les généralistes. D'ailleurs, note-t-elle, la situation socio-économique des personnes atteintes par le virus se détériore (en 1996, 24 % des patients sont sans profession contre 17 % en 1993). L'association, qui organise, dimanche 1er mars, un forum sur la question, souhaite alerter les autorités et «  ouvrir un débat public ». Elle plaide pour une médecine de proximité adaptée, avec notamment l'installation d'antennes d'hôpitaux dans les quartiers.