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Le gouvernement lance un plan de prévention du suicide

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Après les accidents de la route, le suicide reste la deuxième cause de mortalité chez les jeunes de 15 à 24 ans. En 1950,296 d'entre eux se donnaient la mort. Ils étaient 802 en 1995. C'est pour tenter d'endiguer cette inquiétante évolution que Bernard Kouchner, secrétaire d'Etat à la santé, a annoncé, le 4 février, à la veille de la deuxième journée nationale pour la prévention du suicide, le lancement d'un plan de prévention. A cette occasion, il a souhaité faire de la prévention du suicide la grande cause nationale de l'année 1999. Il faut dire que les associations spécialisées et les professionnels du secteur sanitaire tirent depuis longtemps le signal d'alarme. Fin juin, la conférence nationale de la santé avait d'ailleurs cité, une nouvelle fois, la santé des jeunes et le suicide au nombre des priorités en matière de santé publique (1). Et huit régions travaillent actuellement à l'élaboration de programmes sur le suicide.

Le plan présenté par le secrétaire d'Etat comporte quatre axes. Il s'agit d'abord d'intensifier l'écoute des jeunes, au travers de lieux d'accueil et de permanences téléphoniques spécialisés. En 1998, les principaux organismes nationaux travaillant dans ce domaine recevront ainsi le soutien du ministère de la Santé. De même, les « points accueil jeunes » et les « points écoute »   (2), actuellement au nombre de 76, « doivent encore être multipliés », a indiqué Bernard Kouchner, sans toutefois donner de précisions chiffrées. Sachant qu'une évaluation de l'ensemble de ces structures est en cours. Deuxième priorité : mieux prendre en charge les adolescents suicidaires à l'hôpital. Une nécessité mise en avant dans le rapport sur « L'hospitalisation des adolescents  », rendu le même jour au secrétaire d'Etat par le professeur Philippe Jeammet et les docteurs Patrick Alvin et Xavier Pommereau (3). Les services d'urgence pourraient ainsi être amenés à organiser une réponse spécifique pour les personnes ayant tenté de se suicider, « si nécessaire avec la création de lits-portes ». Cette réponse hospitalière fera l'objet d'un « protocole-type » que doit élaborer l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation de la santé (ANAES). Par ailleurs, le plan prévoit de « s'appuyer sur les médecins généralistes », notamment en les incitant à mieux se former aux techniques d'écoute et au travail en réseau. Enfin, une «  politique de communication » sur le suicide doit être « initiée ». La caisse nationale d'assurance maladie a ainsi dégagé deux millions de francs pour mener, cette année, des actions de communication sur ce thème, en relation avec le Centre français d'éducation pour la santé et la direction générale de la santé.

Afin d'évaluer l'ensemble des actions entreprises dans le cadre du plan de prévention, une recherche-action sera menée pendant trois ans associant les experts et les acteurs impliqués dans les programmes régionaux de santé, a ajouté Bernard Kouchner. Objectif : « affiner les réponses à apporter » sur le suicide et définir des recommandations précises, en particulier sur la question de la prévention primaire, sur la formation des bénévoles et sur l'offre de soins.

Notes

(1)  Voir ASH n° 2032 du 18-07-97.

(2)  Voir ASH n° 2021 du 2-05-97.

(3)  Ce dernier a créé, à Bordeaux, le centre Abadie, un service spécialisé dans l'accueil des jeunes ayant fait des tentatives de suicide.

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