La carte santé n'entraîne pas un recours excessif aux soins

L'utilisation de la carte santé, qui facilite l'accès aux soins pour les personnes démunies, entraîne-t-elle une consommation médicale abusive de la part des bénéficiaires ? Cette question est au cœur de l'étude de l'Observatoire régional de santé de Bretagne, réalisée à la demande du conseil général d'Ille-et-Vilaine et rendue publique le 11 février (1). Principal constat : contrairement aux craintes exprimées par certains professionnels de santé, « les personnes titulaires de la carte santé n'ont pas un usage excessif du système de soins » . En 1997, dans le département, la consommation moyenne médicale par personne était de 1 912 francs pour les bénéficiaires de l'aide médicale (2) et de 1 997 francs pour les assurés du régime général. En règle générale, les titulaires de la carte ont assez peu recours aux spécialistes mais, davantage que le reste de la population, aux dentistes et, surtout, aux médecins généralistes. Ils présentent, en effet, certains troubles fonctionnels spécifiques (problèmes de sommeil, état dépressif...) « souvent en lien avec un mal-être social ou familial ». Aussi la visite chez le médecin de famille est-elle également, pour eux, l'occasion de parler de leurs difficultés. En outre, les personnes interrogées insistent beaucoup sur le sentiment de sécurité que leur apporte cette carte. Ce qui, « a sûrement un effet positif sur leur santé ». Le système peut cependant être amélioré, poursuivent les chercheurs, proposant, notamment, de faciliter l'accès à la carte (par exemple avec un lieu unique pour l'instruction des dossiers) et d'améliorer l'accueil des titulaires par les professionnels de santé.