Dans une circulaire portant sur l'organisation de la rentrée scolaire 1998 dans les collèges, Claude Allègre, ministre de l'Education nationale, et Ségolène Royal, ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire, insistent sur la nécessité d'apporter un soutien accru aux élèves en grande difficulté.
« Tout doit être fait pour prévenir la difficulté scolaire », affirment les deux ministres. Cependant, reconnaissent-ils, « il existe une difficulté scolaire lourde, ou un rejet de l'institution scolaire, qui appellent une prise en charge spécifique des élèves, comportant bien souvent des aménagements d'horaires et de programmes ». Les dispositifs dérogatoires expérimentés depuis plusieurs années, qu'il s'agisse des sections d'enseignement général et professionnel adapté (SEGPA) ou des classes conduites avec les collectivités territoriales et la protection judiciaire de la jeunesse, ont obtenu « des résultats probants ». »
Toutefois, ces prises en charge personnalisées ont vocation à être temporaires, rappellent Claude Allègre et Ségolène Royal, l'objectif étant le retour vers une scolarité ou une formation dans un circuit ordinaire. En effet, expliquent-ils, « il convient d'éviter toute dérive qui transformerait ces dispositifs en filière de relégation ». Les SEGPA seront donc rénovées dans ce sens, les élèves orientés vers ces filières devant être en mesure, au terme d'une ou de deux années scolaires, de reprendre leurs études dans un établissement ordinaire, sous statut scolaire ou sous contrat d'apprentissage.