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Le montant du rattrapage de l'allocation de solidarité spécifique n'est pas fixé

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Face à la pression des chômeurs et confirmant ses propos tenus la veille à l'Assemblée nationale (1), Lionel Jospin s'est surtout employé, lors de son intervention télévisée du 21 janvier, à légitimer sa politique économique et sociale. Le Premier ministre a en effet réitéré sa volonté « de maintenir le cap », restant ferme dans son refus d'une augmentation immédiate des minima sociaux de 1 500 F, qui aurait pour conséquence d'alourdir le déficit budgétaire ou la pression fiscale de 70 milliards. S'il a tenu à indiquer que son gouvernement « est aux côtés des chômeurs, travaille pour les chômeurs », il a toutefois clairement réaffirmé son « choix principal » de « mettre l'argent sur l'emploi et non sur l'assistance », défendant à cette occasion les emplois-jeunes et le projet de loi sur les 35 heures, dont l'examen par les députés a débuté le 27 janvier. « Il n'y a pas une logique de la détresse et une logique de l'économie », a-t-il encore martelé. Se retranchant derrière les conclusions de la mission confiée à Marie-Thérèse Join-Lambert (2), Lionel Jospin a toutefois pris cinq engagements envers les chômeurs et les exclus.

Il s'est tout d'abord engagé à «  ne pas laisser les minima sociaux dériver  ». Dans cette optique, il a annoncé leur indexation « sur le coût de la vie  ». Une mesure qui ne concernera concrètement que l'allocation de solidarité spécifique  (ASS) et l'allocation d'insertion, les autres minima sociaux (RMI, AAH...) étant déjà indexés sur les prix. Le plus concret des engagements du Premier ministre, le «  rattrapage intégral de l'allocation de solidarité spécifique , non augmentée entre juillet 1994 et décembre 1997 », devrait apporter une centaine de francs de plus par mois aux 500 000 chômeurs de longue durée qui en bénéficient. Un rattrapage qui coûterait entre 500 et 800 millions selon les différentes hypothèses envisagées, ce chiffrage n'ayant toutefois pas été confirmé par Matignon. Où l'on indique, en tout état de cause, que tant les modalités que le niveau de remboursement ne seront arrêtés qu'après la remise du rapport Join-Lambert en mars prochain.

Au-delà de ce rattrapage, le Premier ministre a également promis de faire «  un effort particulier pour les chômeurs de longue durée dont la situation est la plus difficile, et éventuellement les jeunes », sans apporter plus de précisions. Quatrième engagement : « favoriser le passage des situations d'assistance vers l'emploi, en permettant de cumuler temporairement certains avantages liés aux allocations de chômage avec la reprise d'un emploi  ». Enfin, le Premier ministre a indiqué que «  le projet de loi sur l'exclusion sera doté de moyens nécessaires à sa mise en œuvre efficace  ».

Notes

(1)  Voir ASH n° 2055 du 23-01-98.

(2)  Voir ASH n° 2054 du 16-01-98.

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