En 1997, 154 437 mineurs ont été mis en cause dans des crimes ou des délits, soit 7,38 %de plus qu'en 1996. C'est l'un des principaux enseignements du bilan 1997 de la criminalité et de la délinquance présenté, le 26 janvier, par les responsables des services de police et de gendarmerie. Ainsi, on apprend que la part des mineurs dans le total des mises en cause s'élève à 19,3 % contre 17,8 % l'année précédente. Toutefois, l'implication des moins de 18 ans varie sensiblement selon les types d'infraction. Ainsi, ils apparaissent assez peu impliqués dans le trafic des stupéfiants (10,5 %) ou dans les homicides (6,2 %). En revanche, ils sont majoritaires en matière de vol de deux-roues à moteur (59 %). De même, leur part augmente dans la délinquance de voie publique, passant de 28 % à 33 % entre 1995 et 1997. Même chose en ce qui concerne les violences urbaines (dégradations de biens privés ou publics, outrages et violences à dépositaires de l'autorité, menaces pour extorsion de fonds...) où leur part s'établit à 17,3 % (pour une augmentation totale de 6 % en 1997). Sachant, reconnaissent les services de police et de gendarmerie, que les phénomènes de violences urbaines sont difficilement mesurables dans la mesure où ils peuvent être « infrapénaux ou contraventionels » et, donc, ne pas répondre aux catégories statistiques habituelles.
Autre constat tiré du bilan 1997 et concernant, cette fois, toutes les tranches d'âge : les infractions liées aux stupéfiants ont progressé de 9,2 % avec une augmentation significative du trafic ou de la revente sans usage (près de 61 %) et de la consommation (8,6 %). Ce qui, selon les responsables de la police et de la gendarmerie, traduit la priorité accordée par les forces de l'ordre à la lutte contre le trafic et l'usage de stupéfiants. A noter que les surdoses ont diminué de 40 %, passant de 393 à 230. Au total, avec une baisse globale de 1,86 %, la délinquance et la criminalité ont reculé pour la troisième année consécutive (11 %au total). On est ainsi passé de 3,9 à 3,4 millions de crimes et délits entre 1994 et 1997. Trois catégories d'infractions diminuent : la délinquance de voie publique (- 3,8 %), les vols et recels (- 3,7 %) qui représentent près des deux tiers du total des crimes et délits et les infractions économiques et financières (- 5 %). A l'inverse - et c'est une tendance inquiétante - les coups et blessures augmentent (8,6 %), en particulier les atteintes aux mœurs marquées par une progression significative des viols (18,44 %), notamment ceux commis sur des mineurs.
Enfin, en ce qui concerne l'évolution géographique de la criminalité et de la délinquance, l'Ile-de-France, la région PACA, Rhône-Alpes et le Nord-Pas-de-Calais concentrent toujours, à eux seuls, plus de la moitié des infractions. La région parisienne enregistre cependant une légère baisse. Et 8 des 11 grandes circonscriptions de sécurité publique (plus de 250 000 habitants) bénéficient d'une baisse de leur criminalité globale.