« Les phénomènes de violence urbaine ne naissent pas spontanément. Ils émergent dans un contexte de souffrance personnelle et sociale, de sentiment d'exclusion ou de rejet des jeunes », indique le Conseil technique des clubs et équipes de prévention spécialisée (1). A partir d'un rapport réalisé sur le thème « Jeunes en rupture. Education parentale et relations familiales », celui-ci, à la lueur des pratiques de terrain, dégage plusieurs orientations. Tout d'abord, la fonction parentale doit devenir « un élément constitutif de toute politique sociale et éducative », estime-t-il. Ce qui implique, pour les acteurs institutionnels, de revaloriser les fonctions paternelle et maternelle et donc de rompre avec « les discours dominants sur la démission familiale » pour engager des actions concrètes en ce sens. Car « les parents ne sont pas démissionnaires mais désemparés dans l'exercice de la parentalité du fait des problèmes multiples qu'ils ont à résoudre ». Le Conseil technique des clubs et équipes de prévention spécialisée souligne, par exemple, l'importance d'associer les parents aux actions conduites sur un quartier ou encore de mobiliser les pères lors du recours aux grands frères dans les politiques de prévention. Par ailleurs, il met en évidence la nécessité de promouvoir et conforter dans la durée, notamment dans le cadre des quartiers prioritaires de la politique de la ville, « de véritables espaces de socialisation et un accompagnement éducatif pour les jeunes en difficulté ».
(1) Conseil technique des clubs et équipes de prévention spécialisée - c/o DAS : 11, place des Cinq-Martyrs-du-Lycée-Buffon - 75696 Paris cedex 14 - Tél. 01 44 36 96 40.