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La réponse de l'Unedic et du gouvernement aux actions revendicatives des chômeurs

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C'est sur fond d'occupation d'antennes Assedic et de services sociaux par des demandeurs d'emploi que s'est tenu, le 7 janvier, le conseil d'administration de l'Unedic. A son issue, les partenaires sociaux gestionnaires de l'assurance chômage ont annoncé l'affectation de 15 millions de francs aux cellules de coordination mises en place fin décembre, à la demande de Martine Aubry, par les préfets, pour prendre en charge les situations les plus difficiles (1). Ces 15 millions correspondent à un reliquat de fonds sociaux des Assedic dans 16 départements.

Le conseil d'administration a tenu, en revanche, à justifier la réforme des fonds sociaux   (2) décidée « avec le souci de les distribuer avec la plus grande équité, en toute transparence, et avec la meilleure efficacité ».

La mobilisation des chômeurs ne faiblissant pas, Lionel Jospin a auditionné, le 8 janvier, les partenaires sociaux ainsi que, pour la première fois, des associations de chômeurs. Au lendemain de cette journée d'échanges, qui l'ont confirmé dans l'idée qu'il fallait « agir simultanément dans deux directions : la prise en compte de l'urgence et la nécessité de dégager des solutions de fond [impliquant] des mesures plus structurelles », le Premier ministre a annoncé la pérennisation, sous forme de missions d'urgence sociale, des cellules de coordination départementales. Il souhaite que leur accès soit rendu plus facile et qu'elles puissent mobiliser l'ensemble des financements nécessaires. Le gouvernement a décidé à cet égard de créer un Fonds d'urgence sociale, doté d'un milliard de francs, financé par redéploiements de crédits budgétaires, à l'exception de ceux consacrés à la lutte contre l'exclusion  (voir ci-contre). A la demande de Lionel Jospin, Marie-Thérèse Join-Lambert, inspecteur général des affaires sociales, veillera à la bonne installation des missions d'urgence et s'assurera que leur action sera menée « de manière efficace et rapide ».

« Au-delà de ces réponses à l'urgence », le Premier ministre veut aussi « engager une réflexion sur les ressources financières » des plus démunis. A cet effet, il a également demandé à Marie-Thérèse Join-Lambert, qui rencontrera élus, acteurs de terrain, organisations syndicales et associations de chômeurs, « d'examiner les conditions d'articulation et de cohérence d'une part, entre les systèmes d'indemnisation du chômage et la solidarité nationale et d'autre part, entre les minima sociaux ». La lettre de mission de Marie-Thérèse Join-Lambert l'invitant à faire toutes les propositions qu'elle jugera « utiles pour améliorer le traitement de la situation des personnes privées d'emploi en grande difficulté, et en particulier des chômeurs de longue durée ». Certaines de ces propositions pourront s'intégrer dans le projet de loi de lutte contre les exclusions. Présenté en mars prochain, ce texte sera accompagné d'un programme d'action triennal reposant sur des actions sectorielles prises en charge par chacun des ministères concernés.

Pas question en revanche, pour le gouvernement, de relever les minima sociaux comme l'y avaient invité les partenaires sociaux, car une telle mesure « bousculerait, ferait exploser la politique économique et sociale tournée vers la croissance et l'emploi », a expliqué le Premier ministre. On rappellera que Lionel Jospin s'était, par contre, déclaré favorable à une proposition de loi visant à créer une allocation d'attente en faveur des chômeurs ayant 40 annuités de cotisations d'assurance vieillesse avant l'âge de 60 ans et titulaires du revenu minimum d'insertion (RMI) ou de l'allocation de solidarité spécifique (ASS). Une allocation forfaitaire, dont le montant devrait être de 1 750 F, leur permettrait de toucher au total 5 000 F par mois jusqu'à ce que les conditions d'âge pour demander la liquidation de la pension de vieillesse à taux plein soient atteintes. Cette proposition de loi a été adoptée en première lecture par l'Assemblée nationale le 14 janvier.

Enfin, Lionel Jospin a tenu à réaffirmer que si seuls les syndicats « interlocuteurs naturels, directs et constants des pouvoirs publics [...] ont vocation à représenter tous les travailleurs, y compris lorsqu'ils sont privés d'emplois », pour autant « l e rôle des associations de chômeurs, aux côtés de ceux qui sont privés d'emploi, doit être reconnu ». Aussi le gouvernement fera-t-il en sorte, « qu'au regard de leur action quotidienne en faveur des chômeurs, ces associations soient représentées dans des comités d'usagers auprès des services locaux de l'Agence nationale pour l'emploi et de l`Association pour la formation professionnelle des adultes ».

Notes

(1)  Voir ASH n° 2052 du 2-01-98.

(2)  Voir ASH n° 2043 du 31-10-97.

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