Placement familial : comment travailler avec les familles ?

« Les difficultés du travail en commun autour de l'enfant placé en famille d'accueil sont réelles. Pourtant des instruments sont à notre disposition, trop souvent ignorés, qui allègeraient notre tâche », écrit Josiane Régi (1), psychologue, réagissant à l'article des ASH « Replacer l'enfant au centre des pratiques »   (2). «  Le placement “ordonné” ou “demandé” est souvent indispensable, mais il conviendrait, dans tous les cas, d'obtenir l'implication des parents dans un travail de réflexion, tant qu'ils gardent leur “autorité parentale” et désirent l'assumer (droits et devoirs) ou la récupérer », affirme la psychologue. «  Trouvant étonnant  », par ailleurs, que certains, comme la psychologue Viviane Lelièvre, puissent considérer qu'il n'y a pas d'outils d'analyse familiale, Josiane Régi revient donc sur l'aspect méthodologique du placement. «  Un travail “clinique” est possible avec cet ensemble dans lequel l'enfant a toujours une place ayant un sens (signification et direction), des “fonctions” utiles à son équilibre, même et y compris si celui-ci est dysfonctionnel, parce que développant de la souffrance, des plaintes, des symptômes et autres comportements inadaptés », explique-t-elle, soulignant l'existence de «  multiples typologies “familiales” » et de méthodes permettant d'observer les dysfonctionnements familiaux. En outre, la psychologue propose une grille d'évaluation du contexte social et du groupe familial en prenant en compte un certain nombre de variables. «  Pour ma part, je pense que l'enfant fait partie de sa famille, chercher à comprendre comment fonctionne cet ensemble familial, s'occuper de ce groupe, c'est s'occuper de lui, même s'il faut considérer au moins deux cas de figure : celui où la famille conserve ses droits et son autorité parentale et celui où ce n'est plus le cas », affirme-t-elle. Pour assumer leurs rôles dans le cadre de l'ASE, les équipes doivent donc «  prendre en compte la logique des systèmes dysfonctionnels » afin de «  pouvoir gérer des crises visant à maintenir le système en l'état [...], débrouiller des messages contradictoires, gérer les paradoxes inhérents à la complexité familiale [...] ». Ce qui suppose un certain nombre de conditions qu'elle explique ici.