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L'Ile-de-France en manque d'animateurs

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En Ile-de-France, la profession d'animateur ressemble beaucoup au fameux tonneau des Danaïdes : elle se remplit d'un côté mais se vide, en même temps, de l'autre. C'est l'un des principaux enseignements de l'étude prospective régionale sur les emplois de l'animation, que vient de publier la direction régionale et départementale de la jeunesse et des sports Paris-Ile-de-France (1).

En région parisienne, le secteur de l'animation concentre, à lui seul, près du quart de l'effectif national des professionnels de l'animation (2). On estime ainsi à 40 000 le nombre des animateurs en situation d'emploi, dont 30 000 animateurs socio-culturels et 10 000 animateurs sportifs (3). Sachant que les deux tiers des emplois socio-culturels de la fonction publique territoriale sont concentrés à Paris et dans les départements limitrophes. Un phénomène qui, selon les chercheurs, s'explique, sans doute, par « la municipalisation très prononcée » des activités socio-culturelles, notamment des centres de loisirs sans hébergement.

Il est vrai que depuis 15 ans, la création nette d'emplois dans ce secteur a représenté, au niveau régional, 1 000 postes d'animateurs par an, dont 60 % dans le domaine sportif et 40 % dans les activités socio-culturelles. Une dynamique « entretenue par de nombreuses initiatives plus ou moins cohérentes, en réponse aux besoins socio-éducatifs croissants et de mieux en mieux pris en compte », soulignent les auteurs de l'étude. Toutefois, chaque année, au moins 2 500 professionnels, notamment du secteur socio-culturel, quittent prématurément le métier. Une hémorragie qui s'explique, entre autres, par la précarité des emplois dans le secteur. Ainsi, au sein de la fonction publique territoriale, 85 % des personnels de la filière socio-culturelle « ne sont pas titulaires et travaillent souvent à temps partiel ». Au total, près de la moitié des animateurs socio-culturels et le quart des éducateurs sportifs travaillent à temps partiel. Conséquence : « les besoins en recrutement peuvent s'évaluer, chaque année, à 3 500 personnes pour assurer le remplacement des “sortants” et faire face à la dynamique “spontanée” des créations d'emplois », observent les chercheurs. Pour eux, il est donc urgent de faciliter les évolutions de carrière et les reconversions des professionnels âgés de plus de 35/40 ans. Parallèlement, ils jugent nécessaire d'adapter les qualifications et le recrutement à l'évolution des besoins sociaux et à celle du travail d'animation. De même, ils recommandent d' « interroger » les formations « dans leurs contenus et leurs modes pédagogiques », avec, en outre, une meilleure organisation de la filière de formation. Enfin, ils rappellent que la principale difficulté dont souffrent les métiers de l'animation, est « l'absence d'une véritable identité professionnelle partagée par tous ».

Notes

(1)  Les emplois de l'animation en Ile-de-France - Ed. La Documentation française : 29/31, quai Voltaire - 75344 Paris cedex 07 - Tél. 01 40 15 70 00 - 145 F.

(2)  Sur le métier d'animateur, voir ASH n° 2045 du 14-11-97.

(3)  On lira avec intérêt l'enquête sur le devenir des titulaires des diplômes socio-culturels et sportifs en Ile-de-France, que vient de publier l'Observatoire régional des emplois de l'animation. Contact : Direction régionale et départementale de la jeunesse et des sports de Paris-Ile-de-France - 6/8, rue Eugène-Oudiné - 75013 Paris - Tél. 01 40 77 55 00.

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