Les EJE non pas rivaux mais complémentaires des autres intervenants

Réagissant à l'article des ASH sur les éducateurs de jeunes enfants (1), Yves Dewinne (2) s'interroge : leurs représentants « attendront-ils indéfiniment que les ministères concernés leur octroient décrets, responsabilités et reconnaissance ? Je pense au contraire qu'ils peuvent être très écoutés dans leur relation quotidienne avec parents et collègues, dans leur capacité “à penser” leur travail et leur capacité à exprimer cette conceptualisation ». Pour celui-ci, les différents intervenants de la petite enfance ont «  au moins » un objectif commun : « faire que, pour le jeune enfant accueilli en collectivité, la séparation d'avec ses parents soit d'abord acceptable, puis source de bien-être, de relation et de découverte. Chacun y participe avec son niveau de formation, son expérience, les savoir-faire qui lui sont propres et un projet éducatif. » Quoi qu'il en soit, les autres professionnels de la petite enfance «  ne se situent pas nécessairement en “rivalité” avec les éducateurs de jeunes enfants », tient à préciser Yves Dewinne. «  Je crois qu'ils attendent plutôt d'eux un positionnement clair », ajoute-t-il, renvoyant à l'ouvrage de Daniel Verba (3) et indiquant avoir réalisé, en 1992, une étude (non publiée) sur «  les initiatives éducatives ». «  Les éducateurs de jeunes enfants sont responsables du cadre de la relation avec le jeune enfant : un espace, des rythmes adaptés à son développement, une proposition d'activité qui fait place à l'initiative de l'enfant. Ils sont les artisans d'une relation encore très individualisée, où le jeu et le langage sont essentiels [...]. »