En 1996, les 1 128 associations intermédiaires (AI) ont mis à disposition environ 220 000 personnes pour 40 millions d'heures travaillées, soit environ 22 000 équivalents temps plein. Plus de 30 % des publics mis à disposition ont pu retrouver un emploi. Des chiffres qui témoignent de « la pertinence des associations intermédiaires dans le champ de la prévention et de la lutte contre l'exclusion », a souligné, le 3 décembre, Jacqueline Saint-Yves, présidente de la coordination des organismes d'aide aux chômeurs par l'emploi (Coorace) (1). Alors que devraient s'ouvrir des négociations avec le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sur l'insertion par l'économique et dans la perspective du futur projet de loi de prévention et de lutte contre les exclusions, celle-ci entendait réaffirmer les préoccupations de l'organisation.
Revenant sur les « impasses » auxquelles sont confrontées les associations intermédiaires, qui se sont développées « sans pour autant que soient contractualisées des missions clairement définies, ni que soient dégagés les moyens nécessaires », la présidente devait néanmoins insister sur leur rôle incontournable auprès des publics en grande difficulté. En effet, selon le livre blanc rendu public également le 3 décembre (2), 80 % de ce public a un niveau de formation ou de qualification au plus égal au CAP ou au BEP. Et depuis 1993, le différentiel entre hommes (56 %) et femmes (44 %) s'est accru de 10 % environ. Devenue « un acteur incontournable » des dispositifs locaux d'insertion, l'association intermédiaire demeure, malgré les difficultés économiques , « un bon outil d'insertion dans le monde du travail puisque plus de la moitié des insertions est constituée de CDI ou CDD en entreprise, ce qui équivaut à 10 % du personnel mis à disposition », relève ce document.
Rappelant que le Coorace s'est également engagé dans le secteur des services aux personnes, l'intérim d'insertion et qu'il explore actuellement les métiers de l'environnement et du bâtiment, Jacqueline Saint-Yves a ainsi exprimé sa volonté que « le rôle essentiel » de l'insertion par l'économique soit réaffirmé dans le futur projet de loi de prévention et de lutte contre les exclusions. « Les associations intermédiaires doivent s'articuler aux autres structures d'insertion par l'économique afin que se constituent des “ensembliers d'insertion”. Et que de véritables filières de préqualification ou de qualification se mettent en place », a-t-elle défendu. Parmi ses autres propositions : une clarification des missions des AI et la réaffirmation de la pertinence du prêt de main-d'œuvre comme outil incontournable pour la réinsertion des publics éloignés de l'emploi. En outre, selon la présidente du Coorace, il est nécessaire de parvenir à une définition des publics relevant du champ d'intervention des structures d'insertion par l'économique « selon des critères autres qu'uniquement administratifs ». Depuis un an, le réseau est d'ailleurs engagé dans une réflexion afin d'élaborer « un cadre de référence » pour les AI en vue de définir le métier de ces dernières et leurs marchés.
(1) Coorace : 17, rue Froment - 75011 Paris - Tél. 01 49 23 70 50.
(2) Le livre blanc des associations intermédiaires du Coorace.