Vitrolles : des professionnels brisent « le silence »

A la suite de notre courrier « A propos de la charrette de Vitrolles » (voir ASH nº 2044 du 7-11-97), plusieurs lecteurs ont tenu à réagir. «  Vous avez eu mille fois raison de publier, gracieusement, les 14 demandes d'emploi des professionnels », écrit Jean-Luc Lantenois, coordinateur de trois centres sociaux et de la vie des quartiers à Bezons (1). «  Vous avez eu raison de ne pas publier de commentaires après ces annonces », insiste-t-il, soulignant que ce «  manque » a provoqué des réactions, mais aussi a permis des initiatives concrètes. «  Par exemple, j'ai fait afficher dans les trois centres sociaux que je coordonne les deux pages des ASH, fait surligner les annonces et rajouter les commentaires : le Front national, c'est aussi ça !... Il y a eu des réactions extraordinaires des professionnels mais aussi des usagers de ces centres  [...]. Donner des faits bruts, parfois contribue à éveiller le sens critique. »

« Il était nécessaire et vivifiant qu'une éducatrice dénonce ces licenciements abusifs, mais il fut heureux que les ASH aient eu la volonté de publier  [sa lettre] , en nous demandant pourquoi nous sommes si souvent silencieux », approuve de son côté, Daniel Alonso, directeur d'association aux Papillons blancs de Saint-Cloud (2). Lequel souhaite que « les travailleurs sociaux partout où ils interviennent dénonçent les agissements de ce parti qui flatte et entretient nos peurs ». « Vous parlez d'un silence assourdissant du travail social » revient également T. Laurent, assistant social (3). « Peut-être que l'évidence de l'insanité... peut-être que la banalité de l'émotion... [...] Les faits sont plus parlants que les indignations  [...] Continuez d'être vigilants et de nous informer. » « J'ai honte de mon silence », avoue en écho Marie Lefebvre, assistante sociale à la CDES du département des Deux-Sèvres (4), appelant également à la vigilance vis-à-vis du Front national.