Quinze ans après où en sont les petites unités de vie, ces structures destinées à l'accueil permanent des personnes âgées dépendantes ? Nées au début des années 80, ces formules expérimentales se sont multipliées sous des formes variées : « accueil familial », « accueil communautaire », « domiciles collectifs », « appartements regroupés », « cantous », « maisons familiales »... Pendant un an et demi, le Cleirppa a réuni un groupe de travail (rassemblant notamment des gestionnaires de structures) afin de faire un état des lieux « des expériences qui ont résisté ». Et répondre à l'objection majeure qui leur est faite sur leur viabilité économique. C'est donc les conclusions de ce travail qu'il publie ici, faisant également état des résultats d'une enquête menée auprès de 18 structures et portant sur leur organisation (1). L'étude revient notamment sur les intentions initiales des promoteurs : « favoriser la vie et prévenir son déclin » en maintenant les personnes dans leur milieu familier et en leur assurant « un accompagnement de vie sans rupture ». Des principes déclinés selon deux modèles, certains privilégiant la logique du domicile et d'autres celle de l'établissement. Si les petites unités ont connu, dès leur apparition, « un succès d'estime », c'est parce qu'elles se présentaient comme des lieux de vie accueillants, proches et chaleureux, offrant au moindre coût les services nécessaires, relève l'étude. Il est clair que ce « maillon qui s'introduit entre le domicile et l'établissement invente aussi une nouvelle manière d'accompagner la vieillesse » .Aussi, pour survivre, « le courant des petites unités doit [-il] retrouver sans cesse le sens de son combat ». Mais convaincre également les différents partenaires de la spécificité de la réponse qu'elles proposent, insiste l'analyse. Car si le soutien est acquis du côté de bon nombre d'institutions (la Fondation de France, l'Uniopss, la Mutualité sociale agricole, la Mutualité française, les CCASS...), il reste à convaincre les politiques, peu de schémas départementaux ouvrant explicitement des crédits aux projets de petites structures... En outre, le cadre réglementaire « gêne considérablement » leur expansion. Faut-il alors légiférer spécifiquement pour les petites unités de vie ou rester dans le cadre des dispositions de la loi de 1975 et tenter de s'en accommoder ? Si cette question se pose « avec autant d'acuité aujourd'hui, c'est que les membres du groupe de travail ont conscience que les structures de petite taille sont en train de sortir du statut expérimental ». Divisés sur la réponse, ceux-ci n'en soulignent pas moins la nécessité que « le législateur prenne position sur différents aspects qui, en l'absence de dispositions particulières, risquent de placer ces petites unités dans des situations délicates ».
(1) Les petites structures et leur place dans l'accompagnement de la vieillesse - Cleirppa : 23, rue Ganneron - 75018 Paris - Tél. 01 53 42 13 60 - 180 F.