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PJJ et « structures closes »  : nouvelles réactions

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Après d'autres organisations (1), le Syndicat de la protection judiciaire de la jeunesse-Fédération de l'éducation nationale (SPJJ-FEN-UNSA) (2) réagit, à son tour, aux propos tenus par Jean-Pierre Chevènement lors du colloque de Villepinte : « Des villes sûres pour des citoyens libres » (3). Refusant toute remise en cause du « principe d'éducation qui fonde l'ordonnance de 1945 », le syndicat estime que ce texte permet déjà « une réponse adaptée à chaque infraction commise par un mineur » ainsi qu'un traitement en temps réel « à condition de ne pas sombrer dans la précipitation ». En outre, la législation actuelle « n'assure pas, comme il est dit parfois, l'impunité des mineurs », s'agace-t-il, rappelant que 3 271 d'entre eux ont été incarcérés en 1996. Soit, précise-t-il, 1 000 de plus qu'en 1993. Par ailleurs, le SPJJ-FEN rejette toute idée de création de centres fermés au sein de la PJJ. « Les dernières structures de ce type ont été abandonnées [...] à la fin des années 1970 et il n'est pas question d'y revenir car elles ont échoué », considère-t-il, reconnaissant, toutefois, que la prise en charge d'un petit nombre de jeunes « s'avère extrêmement difficile et commande d'innover afin de trouver de nouvelles réponses ».

C'est ce même problème des jeunes délinquants les plus difficiles que pose Jean Mauries, directeur de l'Association éducative des Autas (4), dans une lettre adressée à un autre syndicat PJJ, le SNPES-PJJ-FSU. Lequel, à la suite du colloque de Villepinte, s'était, lui aussi, inquiété du retour aux « structures closes ». Pour ce responsable associatif, qui gère, notamment, une unité à encadrement éducatif renforcé (5), « il faut simplement se rendre à l'évidence : certains mineurs délinquants sont particulièrement déstructurés et ne peuvent être atteints par le discours éducatif traditionnel. Des limites doivent être posées et pas uniquement dans le discours. » Jugeant « impossible de dissocier éducatif et répressif », il estime ainsi que « l'incarcération des mineurs n'est pas un non-sens, à condition que, dans le cadre de cette incarcération, une action éducative puisse être également menée ».

De son côté, Elisabeth Guigou s'est employée à tempérer le débat provoqué par les propos du ministre de l'Intérieur. S'il est nécessaire de mettre en place des solutions adaptées à la prise en charge des mineurs multirécidivistes, a-t-elle indiqué à plusieurs reprises, la prison ne constitue pas une solution. « Plus que des murs, nous avons besoin d'hommes », a-t-elle également souligné, le 6 novembre dernier, lors d'une visite au tribunal pour enfants de Bobigny, rappelant qu'un rapport d'évaluation sur les structures d'hébergement PJJ doit lui être remis le 15 décembre.

Notes

(1)  Voir ASH n° 2044 du 7-11-97.

(2)  SPJJ-FEN : 48, rue La Bruyère - 75440 Paris cedex 09 - Tél. 01 40 16 78 13.

(3)  Voir ASH n° 2043 du 31-10-97.

(4)  Association éducative des Autas : 16, rue Lassaigne - BP 314 - 47008 Agen cedex - Tél. 05 53 77 44 55.

(5)  Voir ASH n° 2040 du 10-10-97.

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