Trois ans après la suppression du programme de préparation active à la qualification et à l'emploi (PAQUE), le Centre d'études de l'emploi et l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes dressent le bilan de ce dispositif créé en juin 1992, par Martine Aubry, en direction des jeunes sans qualification (1). Premier constat : ce programme « a bien atteint sa visée contre sélective » en touchant, effectivement, des publics exclus des autres dispositifs, estiment les chercheurs. Par ailleurs, en dépit de certaines réserves sur ses effets en matière d'emploi, 80 % des jeunes bénéficiaires du programme jugent favorablement les apprentissages réalisés dans ce cadre ainsi que la connaissance de la vie de l'entreprise acquise grâce au système de l'alternance. Toutefois, leur parcours à l'issue de PAQUE apparaît marqué par une forte précarité. En effet, depuis leur sortie du dispositif, intervenue en moyenne deux ans et demi plus tôt, ils ont, pour la plupart, alterné des périodes d'activité et de chômage. 64 %d'entre eux ont travaillé au moins une fois durant cette période sachant qu'il s'agissait, dans la majorité des cas, de contrats non aidés (dont 32 % de CDI). D'une façon générale, les chercheurs observent que les effets du programme PAQUE « sont fortement déterminés par la formation initiale des jeunes et par la dynamique locale des emplois ». Enfin, concluent-ils, « la non-reconduction de ce programme national, conjuguée aux débuts de la régionalisation de la formation professionnelle des jeunes, a eu un effet de clôture, laissant cette population sans diplôme face à des offres d'insertion éparpillées qui gagneraient sans doute à être fédérées ».
(1) Lettre n° 49 du Centre d'études de l'emploi : 29, promenade Michel-Simon - 93166 Noisy-le-Grand cedex - Tél. 01 45 92 68 00 - 40 F.