C'est mi-novembre que seront présentées, en conseil des ministres, les grandes orientations du programme pluriannuel de prévention et de lutte contre les exclusions, actuellement en préparation. A cette occasion sera également dévoilé le dispositif d'accueil et d'hébergement d'urgence des personnes sans domicile fixe pendant la période hivernale. Sans attendre cette date, Martine Aubry vient d'adresser une lettre aux préfets leur demandant de faire le point avec les partenaires concernés sur les capacités d'accueil de leur département, en s'appuyant sur les instructions de la circulaire du 8 novembre 1996 (1).
Si « pour l'essentiel les besoins d'accueil d'urgence sont aujourd'hui couverts », la période hivernale, « surtout par grand froid, peut poser des problèmes spécifiques en matière d'accueil et d'hébergement d'urgence des personnes sans abri », reconnaît la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, insistant sur le rôle « primordial » des équipes mobiles durant ces périodes difficiles. Aussi, un « effort tout particulier » doit-il être fait dans les départements où n'existe pas encore un dispositif permanent de type SAMU social « afin d'organiser impérativement des équipes mobiles pouvant associer éventuellement personnels sociaux et bénévoles des associations de solidarité pour aller au-devant des personnes isolées qui mettraient leur vie en péril en ne rejoignant pas d'elles-mêmes un abri ».
Les préfets sont donc invités à être « particulièrement attentifs » à la situation des publics les plus vulnérables en période hivernale (jeunes squatters, personnes isolées en habitat de fortune, demandeurs d'hébergement accompagnés d'animaux...). Des lits infirmiers doivent également être ouverts permettant l'accueil de malades dont l'état ne nécessite pas pour autant une hospitalisation, indique encore Martine Aubry.
Les préfets devront veiller à ce que des places supplémentaires soient « immédiatement disponibles en cas de nécessité » (froid rigoureux, chutes de neige...) et « prendre toute disposition utile afin que les subventions soient versées aux associations le plus rapidement possible ». Ils devront enfin faire connaître largement dans leur département le 115, numéro d'urgence sociale gratuit qui a remplacé, depuis le 26 septembre dernier, le numéro vert « Accueil sans-abri » (2).
(1) Voir ASH n° 1997 du 15-11-96.
(2) Voir ASH n° 2041 du 17-10-97.