Le Secours catholique confirme l'aggravation de la précarité

751 000 situations de détresse ont été accompagnées, en 1996, par les équipes locales du Secours catholique (1). Soit 50 000 de plus qu'en 1995 (2). Qualifié de « triste record » par l'organisation caritative, qui organise sa journée nationale le 16 novembre, ce chiffre concerne, au total, 1,9 million de personnes, dont 900 000 enfants.

Concrètement, parmi les personnes accueil-lies au Secours catholique, 38 % sont entièrement seules, 25 % vivent seules avec des enfants, 37 % sont en couple avec ou sans enfants. Par ailleurs, 60 % d'entre elles sont envoyées directement par les services sociaux (soit 14 % de plus qu'il y a trois ans). Et le quart des situations concernent des personnes bénéficiant du RMI. Phénomène particulièrement préoccupant : l'endettement qui touche 28 % des familles accueillies et porte, surtout, sur les besoins de base comme le loyer, l'énergie et l'eau. En outre, le montant moyen des dettes s'est accru, passant de 4 300 F à 7 100 F en sept ans. Et dans plus d'un cas sur quatre, c'est un « dysfonctionnement administratif » qui en est à l'origine (retard dans le paiement d'allocations, attente de décision, erreurs diverses...). Autre évolution inquiétante : l'aggravation de la précarité professionnelle et du chômage dont souffrent 60 % des personnes accueillies (un jeune sur deux étant sans profession). A cet égard, « on peut remarquer la recrudescence de statuts qui n'étaient qu'exceptionnels il y a quelques années », s'alarme l'organisation. Ainsi, sur les 269 000 situations de chômage dénombrées, 28 % sont liées à un licenciement (non suivi dans un cas sur deux d'indemnités de chômage) et 23 % à une fin de contrat temporaire. Par ailleurs, on compte de nombreuses personnes victimes de la précarisation de l'emploi. Enfin, le logement constitue plus que jamais un problème incontournable. Ainsi, l'instabilité dans l'habitat et l'absence de domicile concernent 24 % de l'ensemble des situations. Avec, toutefois, une baisse du nombre des personnes sans domicile fixe et une hausse de l'hébergement en centres d'accueil.