Quelques jours après la conférence nationale sur l'emploi et alors que sont actuellement signés les premiers accords-cadres du programme pour l'emploi des jeunes, l'Uniopss a entrepris de faire les comptes de l'emploi dans les structures sanitaires et sociales associatives. Objectif : rappeler au gouvernement le poids non négligeable que représente ce secteur. A cet effet, l'Uniopss a compilé différentes études existantes provenant, notamment, du ministère de l'Emploi et de la Solidarité et de la CNAF. Principal résultat : les associations sanitaires et sociales emploient 590 000 personnes :120 000 dans les établissements hospitaliers non lucratifs et le reste dans le secteur sanitaire et social proprement dit (petite enfance, personnes âgées, aide à domicile, handicap... ). Un chiffre qui représente 412 000 équivalents temps plein (ETP) et qui, selon l'Uniopss, ne cesse d'augmenter, les effectifs du secteur ayant gonflé d'un tiers entre 1982 et aujourd'hui.
Dans le domaine de l'accueil de la petite enfance, le nombre d'équivalents temps plein a ainsi été multiplié par sept, passant de 2 858 à 19 800. Une progression qui s'explique par « la carence en équipements d'accueil qui caractérisait le début des années 80 ». Laquelle a suscité de nombreuses initiatives associatives, souvent relayées par la CNAF. Autre exemple significatif : celui de l'aide à domicile dont les effectifs (118 000 personnes en 1995) se sont accrus de 67 %, soit seulement 26 % en ETP compte tenu de l'importance du temps partiel dans ce domaine. Cette hausse concerne également le secteur de l'hébergement et de la réinsertion des adultes (7 400 ETP), les établissements et services pour enfants et adultes handicapés (131 153 ETP) et ceux de l'aide sociale à l'enfance (31 204 ETP). Quant au personnel des établissements associatifs d'hébergement pour personnes âgées, il a aug menté de 28 % en 15 ans. A noter que, sur l'ensemble du secteur, les associations n'ont que « modérément » recours aux contrats emploi-solidarité, estime l'Uniopss, indiquant qu'en 1996, elles employaient 38 854 personnes en CES, soit 6,5 % de l'ensemble de leurs effectifs.
Reste qu'en dépit de cette progression, les besoins en emplois « qualifiés et pérennes » demeurent encore importants. Selon les responsables de l'Uniopss, il manque de 80 000 à 100 000 emplois dans le secteur. Ainsi, en raison de la dépendance grandissante des personnes âgées accueillies en maison de retraite, il faudrait doubler la capacité de prise en charge dans les sections de cure médicale. A cet effet, 7 150 postes d'aides-soignants ETP pourraient être créés. Par ailleurs, dans le secteur du handicap, ce sont 20 600 emplois qui seraient nécessaires, dont 4 000 en centres d'aide par le travail, 5 750 en foyers d'hébergement et 5 250 en maisons d'accueil spécialisées et foyers à double tarification. Enfin, dans le domaine de l'accueil des jeunes enfants et de la prise en charge des loisirs des 6-16 ans, l'estimation des besoins se monte à près de 30 000 emplois ETP.
Parallèlement, l'Uniopss a souhaité évaluer le poids financier des associations dans le système de protection sociale. En 1995, les établissements et services associatifs ont reçu 106 milliards de francs, dont 72,4 des caisses de la sécurité sociale 6,8 de l'aide sociale de l'Etat et 26,4 de l'aide sociale des départements. Ce qui représente 30,5 % du montant total des prestations allouées à l'ensemble des établissements et services sanitaires, sociaux et médico-sociaux.
(1) Uniopss : 133, rue Saint-Maur - 75011 Paris - Tél. 01 53 36 35 00.